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Le 14 juillet 2025 marque un tournant diplomatique pour Haïti. Entre célébrations protocolaires et négociations sécuritaires, le gouvernement de transition déploie une stratégie tous azimuts. Cette hyperactivité diplomatique traduit l'urgence d'une situation où les gangs contrôlent 90% de la capitale, malgré la présence internationale. Les autorités transitoires cherchent désespérément les leviers externes pour restaurer un semblant de souveraineté.
HAÏTI-ÉTATS-UNIS | Sécurité — Coopération renforcée pour des élections crédibles — Le 14 juillet 2025, le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé a reçu le représentant américain Michael Lawler (R-NY) pour discuter de la crise sécuritaire et du processus électoral. Fils-Aimé a réaffirmé sa « détermination à rétablir l'ordre républicain » et garantir des élections transparentes. Cette rencontre intervient alors qu'Haïti dépend fortement du soutien international, notamment américain, pour stabiliser le pays. La Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) reste cruciale pour créer les conditions minimales permettant la tenue d'élections attendues depuis 2021.
HAÏTI | Diplomatie — Célébration du 14 juillet avec les autorités de transition — Le 14 juillet 2025, le Président du Conseil Présidentiel de Transition Fritz Alphonse Jean et quatre conseillers-présidents ont participé à la Fête nationale française à l'Hôtel Montana. La présence du corps diplomatique et de personnalités politico-économiques souligne l'importance accordée aux relations franco-haïtiennes. Les autorités ont « renouvelé leur engagement à renforcer les liens d'amitié et de coopération ». Cette démonstration d'unité diplomatique intervient dans un contexte de transition politique complexe où Haïti cherche à maintenir ses partenariats internationaux stratégiques.
HAÏTI | Politique — Double diplomatie du gouvernement de transition — Le 14 juillet 2025, les autorités haïtiennes ont multiplié les rencontres diplomatiques, recevant simultanément représentants français et américains. Cette journée illustre la stratégie de diversification des partenariats du gouvernement de transition. Alors que la France maintient ses liens historiques, les États-Unis restent l'acteur sécuritaire incontournable. Cette double approche révèle les efforts d'Haïti pour mobiliser un soutien international élargi face à l'instabilité chronique et l'urgence électorale, dans un contexte où la légitimité des institutions transitoires reste questionnée.
HAÏTI | Éducation — Remaniement technique au ministère de l'Éducation — Le 11 juillet 2025, le ministre Augustin Antoine a installé quatre nouveaux responsables dans des structures clés du MENFP. Dedy Milien Joseph dirige désormais le BUGEP (éducation préscolaire), Jean Henri Charles Juste prend la tête de la CASAS (adaptation scolaire). Le ministre exige des « plans d'actions et des résultats » pour transformer l'éducation préscolaire, augmenter l'offre et réduire les disparités urbain-rural. Ce remaniement intervient alors qu'Haïti peine à scolariser ses enfants, avec près de 500 000 élèves hors du système scolaire selon les dernières estimations.
HAÏTI | Santé — Offensive contre les pénuries et médicaments contrefaits — Depuis le 25 juin 2025, la DPM/MT-MSPP supervise les structures sanitaires dans 9 départements pour vérifier stocks et chaîne du froid. L'inspection de 27 structures vise à améliorer la disponibilité des médicaments essentiels et renforcer la pharmacovigilance. Parallèlement, des médicaments contrefaits ont été saisis dans le Nord-Ouest. Cette initiative intervient alors que le système sanitaire s'effondre : ruptures chroniques d'approvisionnement, marchés informels florissants et hôpitaux dysfonctionnels. L'absence de contrôle territorial complique la régulation pharmaceutique dans les zones sous emprise des gangs.
HAÏTI-ÉTATS-UNIS | Politique — Le Congrès américain courtisé pour financer la transition — Le 14 juillet 2025, le Premier ministre Fils-Aimé a reçu Mario Diaz-Balart (R-FL), président de la sous-commission des crédits pour la sécurité nationale. Cette deuxième rencontre avec un républicain le même jour révèle une stratégie ciblée vers le Congrès contrôlé par le GOP. Fils-Aimé cherche à sécuriser les financements américains cruciaux pour la MMAS et les futures élections. Cette diplomatie parlementaire contourne l'administration Biden, illustrant la complexité des négociations haïtiennes face aux divisions politiques américaines sur l'aide internationale.
HAÏTI | Société — Priorité au préscolaire dans un système éducatif en crise — Le 11 juillet 2025, le ministre de l'Éducation Augustin Antoine a détaillé sa vision pour le préscolaire lors de l'installation de nouveaux cadres. Il vise à réduire les disparités d'accès entre zones urbaines et rurales et garantir l'éducation « indépendamment de la situation socio-économique des parents ». Cette ambition se heurte à la réalité : fermetures d'écoles dues à l'insécurité, déplacement massif d'élèves et budget éducatif insuffisant. La cohérence recherchée entre niveaux d'enseignement reste un défi majeur dans un contexte où la continuité pédagogique est régulièrement compromise.
HAÏTI | Diplomatie — L'ONU prolonge la mission BINUH jusqu'en 2026 — Le 14 juillet 2025, le Conseil de sécurité a unanimement adopté la résolution 2785 prolongeant le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) jusqu'au 31 janvier 2026. Les États-Unis soulignent que « sans BINUH, réaliser la vision d'une société plus résiliente serait moins probable ». Le Conseil s'engage à examiner immédiatement les recommandations du Secrétaire général sur un rôle accru de l'ONU. Cette prolongation intervient alors que la crise multidimensionnelle s'aggrave et que la Mission multinationale peine à contenir les gangs contrôlant 80% de Port-au-Prince.
HAÏTI | Sécurité — Pression internationale pour une action urgente — Le 14 juillet 2025, lors du vote sur BINUH, plusieurs pays ont souligné l'urgence d'agir. Le Panama avertit qu'attendre septembre pour le renouvellement de la Mission multinationale serait « trop tard ». La France insiste sur le « besoin urgent d'action du Conseil pour renforcer le soutien sécuritaire ». La Chine identifie la crise politique comme « critique » parmi les multiples crises. Cette unanimité masque mal les divergences sur le financement et le format d'une intervention renforcée, alors que les gangs consolidaient leur emprise malgré la présence kenyane depuis juin 2024.
Cette journée révèle le paradoxe haïtien: plus l'État s'affaiblit, plus il sollicite l'international. La prolongation de BINUH jusqu'en 2026 et les avertissements sur l'urgence d'agir contrastent avec l'inertie sur le terrain. Les remaniements ministériels apparaissent dérisoires face à l'ampleur de la crise. Haïti reste suspendu entre promesses internationales et réalité d'un État fantôme.