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Le ministre de l'Éducation promet de « bâtir une école publique plus inclusive » alors que seulement 54 000 enfants ont accès à l'éducation selon l'OCHA
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le ministre de l'Éducation nationale Augustin Antoine a publié samedi un message pour la Journée mondiale des enseignants reconnaissant que les éducateurs haïtiens « demeurent debout malgré les défis immenses auxquels ils sont confrontés : l'insécurité, la précarité économique, le manque de ressources et le poids d'un système éducatif fragilisé ».
Ce message intervient dans un contexte où le rapport de l'OCHA révèle que « les écoles sont détruites ou transformées en abris » et que seulement 54 000 enfants « hors école » ont reçu un accès à l'éducation sur des centaines de milliers privés de scolarité par la crise.
Antoine salue les enseignants qui « avec courage, abnégation et foi en l'avenir, continuent d'ouvrir les portes de l'espoir pour nos enfants ». Cette reconnaissance contraste avec la réalité documentée par FEWS NET selon laquelle l'insécurité « perturbe le fonctionnement des marchés et du commerce » et limite l'accès aux établissements scolaires.
Le ministre réaffirme « l'engagement du Gouvernement de la République et de mon Ministère à œuvrer sans relâche » pour trois objectifs : « améliorer la qualité et l'équité de l'éducation dans toutes les régions », « revaloriser la profession enseignante » et « mettre en œuvre des réformes structurelles visant à bâtir une école publique plus inclusive, moderne et résiliente ».
Ces promesses d'amélioration s'inscrivent dans un contexte où la récente mobilisation de la PNH par André Jonas Vladimir Paraison vise à « garantir la sécurité dans et autour des établissements scolaires », révélant les défis sécuritaires fondamentaux pour la scolarisation.
L'insistance sur la « revalorisation de la profession enseignante » fait écho aux contraintes budgétaires révélées lors de la présentation du projet de loi de finances 2025-2026 par Fils-Aimé, questionnant les moyens financiers disponibles pour ces améliorations.
Antoine déclare être « profondément convaincu qu'aucun développement n'est possible pour Haïti sans des enseignant(e)s qualifiés, respectés et soutenus ». Cette vision contraste avec les statistiques de MSF révélant que « 26% des blessés par violence traités entre janvier et juin 2025 étaient des mineurs », illustrant l'impact de la crise sur la population scolaire.
La référence aux « réformes structurelles » nécessaires pour « bâtir une école publique plus inclusive, moderne et résiliente » adopte un vocabulaire ambitieux contrastant avec l'ampleur des défis opérationnels documentés par les organisations internationales.
Ce message coïncide avec le lancement par Leslie Voltaire de la formation de 892 recrues de la 35e promotion de la PNH, illustrant la priorité accordée au renforcement sécuritaire comme préalable au fonctionnement éducatif.
L'affirmation que « le pays vous doit respect, considération et reconnaissance » aux enseignants intervient alors que Laurent Saint-Cyr lançait un message d'espoir pour la rentrée scolaire promettant que « l'éducation est un droit fondamental ».
La formulation « conditions difficiles, parfois même héroïques » pour décrire le contexte de travail des enseignants révèle implicitement l'ampleur des défis sans les quantifier précisément.