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Du 29 au 31 juillet 2025, Cap-Haïtien a accueilli un forum stratégique réunissant secteur privé, autorités publiques et société civile pour élaborer une riposte commune contre la violence communautaire. Cette initiative, portée par le Ministère du Commerce et de l'Industrie, marque une nouvelle approche collaborative face à la crise sécuritaire.
Dans un contexte où la violence gangrène les communautés haïtiennes, une approche novatrice émerge depuis la perle du Nord. Le Forum d'engagement du secteur privé dans la réduction de la violence communautaire, organisé à Villa Cana à Vaudreuil, a marqué un tournant dans la stratégie nationale de pacification.
Cette rencontre de trois jours a rassemblé un panel diversifié d'acteurs : entrepreneurs, responsables gouvernementaux, représentants de la société civile et experts en développement. L'objectif était ambitieux : repenser le rôle du secteur économique dans la construction de la paix sociale.
Une vision économique de la sécurité
Le Directeur général du Ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI), Panel Paulémont, a d'emblée posé les enjeux : "Cette lutte ne peut être gagnée que par l'unité d'action entre l'État, le secteur privé et la société civile. C'est par une vision commune que nous briserons le cycle de la violence."
Cette approche révolutionnaire place l'économie locale au cœur des stratégies de pacification. Le forum a mis en évidence un constat troublant : les territoires économiquement abandonnés deviennent des terreaux fertiles pour la violence. Cette corrélation entre exclusion économique et insécurité ouvre de nouvelles perspectives d'intervention.
Vers une gouvernance économique partagée
Les travaux se sont articulés autour de cinq axes stratégiques majeurs. D'abord, la promotion active de la contribution entrepreneuriale à la réduction des violences. Ensuite, l'analyse approfondie des racines économiques, sociales et historiques des conflits communautaires.
Le forum a également exploré l'émergence d'une gouvernance économique partagée, concept novateur qui implique une responsabilité collective dans la gestion des ressources territoriales. Cette démarche s'inscrit dans la stratégie nationale DDR-RVC (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Réduction de la Violence Communautaire).
Laurent Saint-Cyr : l'économie au service de la stabilisation
La participation du Conseiller Présidentiel de Transition Laurent Saint-Cyr a donné une dimension politique forte à l'événement. Sa présence témoigne de l'importance accordée par les autorités transitoires à cette approche économique de la sécurité.
"Les institutions publiques et le secteur privé ont une responsabilité partagée dans la construction d'un environnement pacifié et propice au développement", a déclaré Saint-Cyr. Cette déclaration souligne la convergence entre les priorités du Conseil Présidentiel de Transition et les initiatives du secteur privé.
Implications pour l'enseignement supérieur
Pour la communauté académique haïtienne, ce forum ouvre des pistes de recherche prometteuses. L'approche multisectorielle expérimentée au Cap-Haïtien pourrait inspirer de nouveaux programmes d'études en développement communautaire, économie sociale et consolidation de la paix.
Les universités du Nord, particulièrement l'Université d'État d'Haïti au Cap-Haïtien, pourraient jouer un rôle crucial dans l'évaluation et le suivi de ces initiatives. La formation de nouveaux profils d'entrepreneurs sociaux devient une priorité académique.
Le Forum de Cap-Haïtien illustre une prise de conscience majeure : la lutte contre la violence ne peut se limiter aux seules réponses sécuritaires. En plaçant l'économie locale au centre des stratégies de pacification, cette initiative trace une voie originale pour Haïti. Reste à transformer ces bonnes intentions en actions concrètes sur le terrain. L'engagement du MCI à promouvoir "l'entrepreneuriat, une économie inclusive et la cohésion sociale" dessine les contours d'un nouveau modèle de développement. Pour les étudiants et chercheurs haïtiens, ce forum rappelle que l'innovation sociale peut naître de la collaboration entre mondes académique, économique et politique. L'avenir dira si cette approche capitaine peut véritablement inverser la spirale de violence qui ensanglante le pays.
MOTS-CLÉS : économie-sociale, pacification-communautaire
