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Le Conseil présidentiel de transition a organisé une messe en mémoire de l'ancien président au Palais national ce 7 juillet 2025. Quatre ans après le drame, l'enquête piétine malgré des dizaines d'arrestations et de nombreuses zones d'ombre persistent.
Une cérémonie empreinte de solennité s'est tenue ce lundi 7 juillet 2025 au Palais national pour commémorer le quatrième anniversaire de l'assassinat du président Jovenel Moïse. Sous la direction du Conseil présidentiel de transition (CPT), cette messe a rassemblé les plus hautes autorités du pays, marquant un moment de recueillement national quatre ans après la tragédie qui a plongé le pays dans une crise sans précédent.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, des membres du gouvernement, le président de la Cour de cassation Jean Joseph Lebrun, le général en chef des Forces armées d'Haïti (FAd'H) Derby Guerrier et le directeur général de la Police nationale d'Haïti (PNH) Normil Rameau étaient présents pour rendre hommage à l'ancien chef d'État, assassiné dans sa résidence privée dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
Dans son homélie, le révérend père Jean Robert Louis a dépeint Jovenel Moïse comme "un homme pieux, dévoué au service de tous". Il a souligné que le défunt, fervent catholique, "est monté dans la lumière à travers son départ précipité", invitant l'assemblée à prier pour le repos de son âme.
Le Conseil présidentiel de transition a exprimé ses sympathies aux proches du défunt ainsi qu'au peuple haïtien tout entier. Dans une déclaration, le CPT a renouvelé "son engagement à lutter pour que la paix, l'amour et la stabilité règnent en Haïti", des objectifs qui semblent plus éloignés que jamais face à la dégradation continue de la situation sécuritaire.
Quatre ans après les faits, l'enquête sur l'assassinat reste largement inachevée. Si plus de 40 personnes ont été arrêtées, incluant des mercenaires colombiens, des Haïtiano-Américains et des officiers de police haïtiens, les véritables commanditaires et leurs motivations demeurent inconnus.
Les développements récents de l'enquête ont pris une tournure spectaculaire en février 2024 avec l'inculpation de l'ancienne première dame Martine Moïse et de l'ancien Premier ministre Claude Joseph pour complicité présumée dans l'assassinat. Ces accusations marquent une expansion significative de l'enquête vers les plus hautes sphères du pouvoir politique haïtien.
Les audiences ont repris sous haute sécurité, mais le processus judiciaire reste entaché d'allégations de mauvais traitements des détenus et de manque de transparence. Plusieurs suspects colombiens maintiennent leur innocence, affirmant avoir été engagés pour des missions de sécurité et non pour un assassinat. Ils dénoncent des conditions de détention inhumaines.
Aux États-Unis, au moins 11 suspects ont été inculpés ou placés en détention, certains ayant déjà reçu des condamnations à perpétuité. Parmi les arrestations notables figurent Rodolphe Jaar (homme d'affaires), John Joël Joseph (ancien sénateur) et Joseph-Félix Badio (ancien fonctionnaire du ministère de la Justice).
L'assassinat de Jovenel Moïse a laissé le pays dans une tourmente politique et sociale prolongée. Quatre ans après, l'instabilité persiste et aucune résolution claire de l'affaire n'est en vue. Les théories sur les motivations du crime vont des luttes de pouvoir politique à l'implication d'acteurs internationaux et de réseaux criminels, mais la vérité complète reste insaisissable.
Le système judiciaire haïtien peine à fournir une conclusion complète et crédible à cette affaire qui a bouleversé le destin national. Alors que le pays commémore cette tragédie, les questions fondamentales demeurent : qui a vraiment ordonné l'assassinat et pourquoi ?
Chronologie des événements clés
- 7 juillet 2021 : Assassinat de Jovenel Moïse dans sa résidence
- 2021-2022 : Dizaines d'arrestations incluant mercenaires et officiels
- Janvier-février 2023 : Inculpations et arrestations multiples aux États-Unis
- Octobre 2023 : Arrestation du suspect clé Joseph-Félix Badio
- Février 2024 : Inculpation de Martine Moïse et Claude Joseph
- Juillet 2025 : L'enquête continue, questions majeures sans réponse
Cette commémoration intervient dans un contexte où le pays lutte toujours pour retrouver stabilité et sécurité, l'ombre de cet assassinat planant encore sur le paysage politique national.