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Laurent Saint-Cyr et Fils-Aimé coordonnent sept institutions pour libérer les établissements scolaires et réhabiliter les infrastructures endommagées
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ont tenu dimanche une réunion de travail interministérielle pour préparer la rentrée scolaire, révélant que des établissements scolaires sont actuellement occupés par des familles déplacées qui doivent être relogées.
Cette réunion a rassemblé les représentants de sept institutions étatiques : le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST), le ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC), le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique (MJSAC), le Fonds national de l'Éducation (FNE), le Programme national de Cantines scolaires (PNCS) et le Fonds d'assistance économique et sociale (FAES).
Les "décisions importantes" adoptées incluent "le soutien aux familles déplacées afin de libérer les établissements scolaires", révélant l'ampleur du défi humanitaire qui affecte directement le système éducatif. Cette situation témoigne de l'utilisation des écoles comme abris de fortune par les plus de 1,3 million de déplacés internes selon l'ONU.
La mention de "la réhabilitation de certaines infrastructures scolaires endommagées" suggère des dégâts significatifs au patrimoine éducatif, probablement liés aux violences des gangs ou aux conditions de vie précaires des familles déplacées dans ces établissements.
"La mise à disposition effective de la cantine scolaire pour la nouvelle année académique" constitue un enjeu crucial dans un contexte où l'insécurité alimentaire touche une large partie de la population haïtienne. Le Programme national de Cantines scolaires devient un filet de sécurité alimentaire essentiel pour de nombreuses familles.
Cette coordination interministérielle intervient dans un environnement particulièrement complexe. Avec environ 90% de Port-au-Prince sous contrôle des gangs, l'accès physique aux écoles, la sécurité des élèves et enseignants, et l'acheminement des fournitures scolaires représentent des défis logistiques majeurs.
La promesse de "garantir une rentrée des classes réussie" contraste avec la réalité documentée par les organisations humanitaires. De nombreuses écoles de la région métropolitaine ont été contraintes de fermer ou de fonctionner de manière intermittente en raison de l'insécurité.
L'engagement à "assurer à chaque enfant haïtien son droit fondamental à l'éducation" reste largement théorique dans les zones sous contrôle des gangs, où les mouvements de population sont limités et où les enseignants ont souvent fui leurs postes.
Cette réunion illustre néanmoins la volonté institutionnelle de maintenir les services publics essentiels malgré la crise. L'implication du FAES suggère une dimension de soutien social aux familles les plus vulnérables pour faciliter la scolarisation.
Le défi du relogement des familles déplacées occupant les écoles soulève la question des capacités d'hébergement alternatives dans un contexte où les infrastructures publiques sont limitées et où les camps de déplacés sont déjà surpeuplés.
Cette initiative s'inscrit dans la continuité de l'agenda gouvernemental visant à projeter une normalisation progressive malgré la crise sécuritaire, parallèlement aux efforts diplomatiques pour obtenir un soutien international renforcé.