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Les autorités haïtiennes et le chargé d'affaires américain échangent sur le « calendrier prévu » pour la mise en œuvre de la mission de 5 550 membres
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre Fils-Aimé ont rencontré samedi le chargé d'affaires américain Henry T. Wooster pour discuter de « la planification du fonctionnement du GFS ainsi que sur le calendrier prévu pour sa mise en œuvre », marquant une étape opérationnelle dans le déploiement de la Force de suppression des gangs.
Cette rencontre intervient alors que la résolution 2793 a autorisé une mission de 5 550 membres pour douze mois, avec possibilité de « posture forcée » contre les gangs qui contrôlent 90% de Port-au-Prince selon FEWS NET. Les discussions sur la « planification du fonctionnement » suggèrent un passage des négociations diplomatiques à la coordination opérationnelle.
Wooster avait récemment déclaré que le soutien américain à la MMAS « expirerait fin décembre » si la Force de suppression des gangs n'était pas adoptée. L'adoption de la résolution 2793 ayant sécurisé ce cadre, les discussions portent désormais sur les modalités concrètes de déploiement.
Cette coordination américano-haïtienne sur le « calendrier prévu » fait suite aux missions diplomatiques de Laurent Saint-Cyr aux États-Unis et au Japon, illustrant la mobilisation internationale autour de cette force multinationale dirigée par le Kenya.
Les échanges s'inscrivent dans « le renforcement de la coopération entre les autorités haïtiennes et leurs partenaires internationaux, autour des priorités de la transition, notamment le rétablissement de la sécurité et la consolidation des institutions publiques ». Cette formulation lie directement sécurité et légitimité institutionnelle.
La participation conjointe du CPT et du Premier ministre témoigne de l'importance accordée à cette coordination, dans un contexte où les récentes décisions gouvernementales ont abrogé la Conférence nationale pour accélérer le processus électoral.
Cette « planification du fonctionnement » intervient alors que les conditions sur le terrain restent critiques. MSF documente une explosion de 65% des violences basées sur le genre, tandis que le Cluster CCCM révèle des conditions dégradées dans les sites de déplacés avec « prostitution de survie ».
La coordination avec Wooster sur le calendrier de déploiement fait écho aux récents contacts bilatéraux, notamment la rencontre de Saint-Cyr avec Shigeru Ishiba qui avait exprimé son « intérêt pour le renforcement de l'armée d'Haïti » parallèlement à la mission internationale.
Cette planification opérationnelle survient dans un contexte où Fils-Aimé revendique « la reprise progressive du contrôle du centre-ville », bien que l'ampleur territoriale de cette reconquête reste à évaluer face aux statistiques internationales sur l'emprise des gangs.
Les discussions sur la Force de suppression des gangs interviennent également alors que le gouvernement mène des initiatives sociales majeures, comme le versement de 1,1 milliard de gourdes à 72 798 parents d'élèves via le programme PUMARSVG.
Cette coordination américano-haïtienne sur les modalités opérationnelles révèle l'engagement pratique des États-Unis au-delà du financement, incluant vraisemblablement les aspects logistiques, de commandement et de coordination avec les forces nationales existantes.
Le timing de cette rencontre, après l'adoption de la résolution 2793 et les missions diplomatiques bilatérales de Saint-Cyr, suggère une accélération du processus de déploiement dans les semaines à venir.