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Edgard Leblanc Fils plaide pour les réparations au sommet Afrique-Caraïbe et salue les avancées françaises

Edgard Leblanc Fils plaide pour les réparations au sommet Afrique-Caraïbe et exige l'intégration haïtienne dans toute résolution internationale.

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Le conseiller-président évoque la « rançon de l'indépendance » et soutient l'intégration des réparations haïtiennes dans toute résolution internationale

ADDIS-ABEBA, Éthiopie — Le conseiller-président Edgard Leblanc Fils a prononcé une allocution détaillée au 2e sommet Afrique-Caraïbe sur les réparations, qualifiant la dette d'indépendance haïtienne de « rançon » et plaidant pour l'intégration de la restitution haïtienne dans toute résolution internationale sur les réparations.

Dans son discours officiel, Leblanc Fils a exprimé sa « fierté de son origine » en tant que représentant de « la sixième région de l'Union africaine », rappelant qu'il a été « établi scientifiquement que le premier homme sur la planète Terre est Africain », positionnant ainsi Haïti dans la continuité africaine.

Le conseiller-président a évoqué l'histoire diplomatique haïtienne avec l'Éthiopie, rappelant « la mise en garde faite par l'ambassadeur Émile Saint-Lot lors de son intervention à la Société des Nations condamnant fermement l'agression de l'Italie fasciste contre l'Éthiopie en octobre 1935 », suivie par « la visite en Haïti en signe de reconnaissance de l'Empereur Hailé Sélassié le 24 avril 1966 ».

Dans la section la plus substantielle de son allocution, Leblanc Fils a développé une argumentation historique complexe sur les réparations. « On a trop longtemps voulu reléguer cette histoire dans les oubliettes du passé et effacer de la mémoire les méfaits de ses conséquences », a-t-il déclaré, soulignant que « la mémoire de l'esclavage reste encore vivace et douloureuse dans notre subconscient collectif ».

Le conseiller-président a particulièrement insisté sur le caractère unique d'Haïti : « Haïti, symbole de cette résistance tenace, inébranlable, porte en elle une double cicatrice, celle héritée de l'esclavage et celle de la rançon payée pour sa liberté. » Cette formulation évite délibérément les termes officiels de « dette de l'indépendance » pour adopter le vocabulaire plus accusateur de « rançon ».

Leblanc Fils a salué les récentes avancées françaises, notamment « la décision de l'Assemblée nationale française d'adopter la Résolution 1267 visant à la reconnaissance, au remboursement et à la réparation par la France de la double dette de l'Indépendance », ainsi que « les efforts du gouvernement français, notamment du Président Emmanuel Macron, pour officiellement reconnaître cette injustice historique ».

Cependant, il a précisé que « cette démarche, ce noble élan, doit aboutir à des mesures tangibles, orientées vers des projets de réparation sur les plans financier, cognitif et mémoriel », indiquant que la reconnaissance symbolique ne suffit pas sans actions concrètes.

Le conseiller-président a détaillé les initiatives haïtiennes, mentionnant la création du Comité national haïtien de réparation et de restitution (CNHRR) « par arrêté en date du 14 avril 2025 » avec 21 membres nommés « par arrêté en date du 5 août 2025 », dont l'objectif est « de sensibiliser le monde entier sur la nécessité d'agir pour que cette justice réparatrice puisse se concrétiser ».

Dans la conclusion la plus significative politiquement, Leblanc Fils a annoncé que « la République d'Haïti se réjouit de la décision de l'Union africaine de proclamer l'année 2025 'Année des Réparations' » et « souscrit pleinement » au plan en dix points de la CARICOM.

Cruciallement, il a précisé le vocabulaire utilisé : « Je voudrais attirer votre attention sur le vocable Restitutions, contenu qui figure à côté de celui de Réparations dans la dénomination du Comité précédemment évoqué. » Cette distinction terminologique vise à élargir le concept au-delà de la simple compensation.

Le conseiller-président a conclu en « appuyant fermement la requête du Président du Comité national haïtien des restitutions et réparations, formulée le 17 avril 2025, à la tribune des Nations-Unies à l'occasion du Bicentenaire de son établissement, demandant l'intégration de la restitution de la Rançon de l'Indépendance haïtienne à toute résolution relative aux réparations ».

Cette position constitue une escalade diplomatique significative, exigeant que toute résolution internationale sur les réparations incluse spécifiquement le cas haïtien, transformant une revendication nationale en condition préalable aux négociations multilatérales.

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