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Emmanuel Vertilaire mise sur le Corridor Nord comme alternative économique à Port-au-Prince

Emmanuel Vertilaire rencontre les chambres de commerce du Corridor Nord pour développer cette région comme alternative économique à Port-au-Prince.

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Le conseiller-président rencontre les chambres de commerce régionales et identifie quatre piliers stratégiques pour relancer l'économie nationale

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le conseiller-président Emmanuel Vertilaire a rencontré jeudi une délégation des trois chambres de commerce du Corridor Nord (Nord, Nord-Est, Nord-Ouest) pour "renforcer la coordination entre les secteurs public et privé" et développer cette région comme moteur économique alternatif face à la paralysie de la capitale.

Cette initiative s'inscrit dans une stratégie de contournement géographique de la crise sécuritaire qui paralyse Port-au-Prince. Avec environ 90% de la capitale sous contrôle des gangs selon l'ONU, le gouvernement semble rediriger ses efforts vers les régions moins affectées par l'insécurité pour maintenir une activité économique.

Les échanges ont porté sur "la situation foncière dans le grand Nord", révélant que les questions de propriété terrienne constituent un enjeu majeur pour le développement régional. Vertilaire a "réaffirmé son engagement à contribuer pour résoudre durablement les problèmes de sécurité foncière" dans ces trois départements.

Quatre piliers stratégiques ont été identifiés : "le bon déroulement de la rentrée scolaire", "l'amélioration de la gouvernance, la résolution des litiges fonciers et la sécurisation des biens et des personnes", "le soutien aux productions agricoles locales", et "l'exploitation des opportunités régionales et internationales".

Cette approche révèle une reconnaissance implicite que la normalisation de Port-au-Prince nécessitera du temps, justifiant une stratégie de développement économique décentré. Le focus sur les "productions agricoles locales" s'aligne avec les avantages comparatifs du Nord, région historiquement productive en agriculture.

L'objectif de "positionner Haïti comme un acteur économique crédible dans la Caraïbe" témoigne d'une ambition de maintenir la compétitivité internationale malgré la crise interne. Cette stratégie pourrait s'appuyer sur la proximité géographique du Nord avec la République dominicaine et les Bahamas.

Vertilaire a souligné "trois conditions clés : une volonté politique forte, une collaboration active entre public et privé, et un engagement clair pour la transparence". Ces prérequis reconnaissent les défaillances institutionnelles qui ont historiquement limité le développement régional.

La mention de "l'ouverture des classes et l'impact social" comme priorité révèle les défis éducatifs régionaux, probablement liés aux déplacements de population depuis Port-au-Prince et aux capacités d'accueil limitées des infrastructures scolaires du Nord.

Cette stratégie de développement du Corridor Nord présente des avantages tactiques. La région bénéficie d'une sécurité relative, d'infrastructures portuaires (Cap-Haïtien), et d'un potentiel agricole et touristique. Cependant, les capacités financières et administratives limitées de l'État pourraient contraindre l'efficacité de cette approche.

L'implication des chambres de commerce régionales suggère une reconnaissance du rôle crucial du secteur privé dans cette stratégie de relance. Cette collaboration public-privé pourrait compenser partiellement les limitations budgétaires de l'État central.

Cette initiative s'inscrit dans une séquence d'actions gouvernementales visant à démontrer une capacité de planification économique malgré la crise, parallèlement aux négociations sur l'intervention internationale renforcée.

L'accent mis sur les "opportunités régionales et internationales" pourrait inclure des partenariats avec la République dominicaine, les investissements de la diaspora, et l'exploitation des accords commerciaux préférentiels dont bénéficie Haïti.

Cette stratégie de développement régional constitue également un test de la capacité du Conseil présidentiel de transition à maintenir une gouvernance effective en dehors de la capitale paralysée.


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