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Christopher Landau annonce les sanctions lors d'une réunion tripartite Kenya-Haïti-États-Unis sur la MMAS
NEW YORK, États-Unis — Le sous-secrétaire d'État américain Christopher Landau a annoncé lundi que les États-Unis ont sanctionné l'ancien sénateur Antonio Chéramy (alias Don Kato) et l'ancien député Arnel Bélizaire pour leur « rôle déstabilisateur dans le processus démocratique en Haïti », lors de l'ouverture d'une réunion tripartite sur la Mission multinationale de soutien à la sécurité.
Ces sanctions américaines rejoignent celles déjà imposées par le Canada en janvier 2023 contre Bélizaire, accusé par Ottawa « d'utiliser son statut d'élite haïtienne pour protéger et faciliter les activités illégales des gangs criminels armés, notamment par le trafic de drogue et d'autres actes de corruption ».
Antonio Chéramy a siégé au Sénat haïtien de 2016 à 2023. Cette nouvelle sanction américaine s'ajoute à « l'annulation de son visa américain » déjà effectuée en raison de ses « activités politiques perçues comme déstabilisatrices », selon le communiqué.
Arnel Bélizaire, qui a siégé à la Chambre des députés de 2011 à 2015, avait déjà fait l'objet de sanctions canadiennes aux côtés de Charles Saint-Rémy, « un homme d'affaires et associé de l'ancien président Michel Martelly ». Le Canada avait alors imposé « une interdiction de transactions » et gelé « tous les actifs qu'ils pourraient détenir au Canada ».
L'annonce de Landau lors de la réunion tripartite Kenya-Haïti-États-Unis illustre la coordination entre les sanctions individuelles et les discussions sur l'intervention sécuritaire internationale. Cette réunion vise à « discuter de la MMAS, la mission de sécurité multinationale, dans un contexte où le Kenya joue un rôle clé ».
Le timing de ces sanctions, annoncées en marge de l'Assemblée générale de l'ONU où Laurent Saint-Cyr doit prononcer son allocution jeudi, s'inscrit dans « une démarche plus large de pression internationale sur certains acteurs haïtiens accusés de contribuer à l'instabilité politique et sécuritaire ».
Les sanctions canadiennes de 2023 avaient établi un lien direct entre ces figures politiques et « les gangs criminels qui terrorisent le pays avec impunité et précipitent une crise humanitaire », incluant « la résurgence du choléra » et « la violence sexuelle généralisée ».
Le ministre canadien des Affaires étrangères avait alors déclaré : « Le Canada continuera à lutter contre la corruption en Haïti en imposant davantage de sanctions contre les élites qui soutiennent les gangs criminels qui terrorisent le pays. »
Ces mesures s'ajoutent aux sanctions contre des élites haïtiennes imposées par le Canada depuis novembre 2022 « en réponse à la conduite flagrante d'élites politiques haïtiennes qui fournissent un soutien financier et opérationnel illicite aux gangs armés ».
La coordination américano-canadienne sur ces sanctions révèle une stratégie occidentale cohérente visant à isoler financièrement et diplomatiquement les acteurs accusés de liens avec les gangs, parallèlement aux négociations sur l'intervention militaire internationale.
Ces sanctions individuelles contrastent avec l'accueil protocolaire réservé aux autorités de transition actuelles, illustrant la distinction opérée par la communauté internationale entre les « déstabilisateurs » et les « partenaires légitimes » dans la crise haïtienne.