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5,7 millions d'Haïtiens en insécurité alimentaire tandis que MSF documente 26% d'enfants parmi les blessés par violence
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le réseau FEWS NET révèle dans son rapport de septembre que l'insécurité alimentaire « continue de se détériorer » en Haïti avec 5,7 millions de personnes affectées, soit plus de 50% de la population, « malgré les actions répressives des autorités policières contre les gangs ».
Cette analyse intervient alors que Médecins sans frontières publie des statistiques alarmantes montrant que « 26% des blessés par violence traités entre janvier et juin 2025 étaient des mineurs », contre 11% en 2024, illustrant l'aggravation de l'impact sur les enfants.
FEWS NET documente une « recrudescence accrue de l'insécurité depuis mai, avec une moyenne mensuelle de 220 incidents violents entre mai et août ». Au 26 septembre, « 192 incidents sont enregistrés, dont 141 attaques de gangs », confirmant l'inefficacité relative des interventions sécuritaires.
Le rapport précise que « les gangs armés contrôlent présentement près de 90% de la zone métropolitaine de Port-au-Prince », validant les estimations onusiennes antérieures. Cette emprise territoriale compromet fondamentalement « l'approvisionnement des marchés » car « les circuits de commercialisation sont contrôlés par les gangs armés imposant des droits de passage ».
MSF révèle que ses équipes ont « assisté 2 600 survivantes de violences sexuelles, admis 13 300 patients aux urgences et traité 2 267 personnes pour des blessures traumatiques » entre janvier et juin. L'organisation souligne que « 60 à 80% des établissements de santé de Port-au-Prince sont fermés ou non fonctionnels ».
FEWS NET identifie les « ménages pauvres et les personnes déplacées internes dans la capitale » comme « les plus touchés ». Ces déplacés ont « perdu leurs moyens de subsistance et leurs activités génératrices de revenus, en raison des extorsions des gangs ».
L'organisation d'alerte précoce prévoit une détérioration entre « septembre 2025 et février 2026, ceci au fort même des festivités de fin d'année et des récoltes d'automne et d'hiver qui sont anticipées d'être en-dessous de la moyenne ».
L'impact économique se manifeste par des « prix des denrées alimentaires de base, en particulier le riz importé, le haricot et le maïs locaux » qui « restent très élevés, dépassant 100% par rapport à la moyenne quinquennale ».
MSF documente l'escalade de la violence avec l'attaque de drone du 20 septembre à Cité Soleil ayant causé 17 blessés traités à l'hôpital de Drouillard, incluant « 10 femmes—une décédée en route vers l'hôpital de traumatologie de Tabarre—et trois enfants qui n'ont tragiquement pas survécu ».
Le rapport FEWS NET révèle que « les déportations massives d'Haïtiens ont atteint près de 190 000 personnes de janvier au 11 septembre 2025, provenant pour la plupart de la République Dominicaine », aggravant la pression sur les communautés locales.
L'organisation humanitaire souligne que « les commerçants, les 'madam Sara' ne peuvent pas approvisionner les marchés de la ZMPP en produits locaux », perturbant fondamentalement les chaînes d'approvisionnement traditionnelles.
Ces données contrastent avec l'adoption récente de la résolution 2793 créant la Force de suppression des gangs de 5 550 membres, soulevant des questions sur l'impact attendu face à l'ampleur documentée de la crise.
MSF note que « 18% des patients évitent d'utiliser les transports publics pour atteindre les établissements médicaux en dehors des zones contrôlées par les gangs », révélant l'auto-restriction des mouvements civils.
Cette convergence de rapports illustre l'accélération de la crise humanitaire malgré les initiatives sécuritaires, questionnant l'efficacité des approches actuelles face à l'emprise territoriale des gangs et ses conséquences sur la survie des populations civiles.
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