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Le Premier ministre s'engage personnellement à accompagner les familles et lance un appel à la « conscience nationale » contre l'insécurité
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a rendu samedi un « hommage sincère aux policiers qui ont perdu la vie pendant qu'ils servaient le peuple » lors d'une cérémonie « chargée d'émotion et de respect » à la Direction générale de la PNH, remettant des kits scolaires aux enfants des agents décédés.
Cette cérémonie intervient dans un contexte où la PNH fait face à une pression croissante documentée par les rapports internationaux. Selon les dernières estimations, les gangs armés contrôlent près de 90% de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, illustrant les dangers auxquels s'exposent quotidiennement les forces de l'ordre.
Accompagné du directeur de cabinet Axène Joseph et du directeur général André Jonas Vladimir Paraison, Fils-Aimé a qualifié cette remise de kits comme « un devoir moral, un devoir républicain de l'État envers les familles de ceux qui ont donné leur vie pour défendre la nation ».
« Le gouvernement n'oubliera jamais le sacrifice de ces braves policiers. L'État ne peut pas demander à ses enfants de protéger le pays et tourner le dos aux familles quand ils tombent. Je prends l'engagement personnel que cela n'arrive jamais », a déclaré le Premier ministre « avec beaucoup d'émotion ».
Cette initiative s'inscrit dans la continuité des préoccupations exprimées par Paraison sur « l'amélioration des avantages sociaux pour les policiers » lors de sa rencontre avec l'ambassadeur de l'OEA, révélant les défis de rétention du personnel dans un contexte sécuritaire difficile.
Fils-Aimé a souligné qu'« en tant que père », il considère que « l'éducation reste la plus belle forme d'hommage que nous puissions rendre pour nous souvenir de ceux qui ont tout donné pour la paix ». Cette approche personnelle contraste avec la rhétorique institutionnelle habituelle.
« Les enfants de nos héros doivent avoir le droit de rêver, d'apprendre et de grandir avec dignité. Leur avenir est une promesse que la République doit tenir », a ajouté le Premier ministre « avec beaucoup de sensibilité ».
Paraison a « salué cette initiative comme un premier pas concret dans la direction d'une politique durable pour soutenir les familles des policiers victimes », suggérant des mesures d'accompagnement plus larges à venir.
Dans un « appel à la conscience nationale », Fils-Aimé a invité « toute la population à s'unir pour combattre le phénomène d'insécurité : La bataille contre l'insécurité, ce n'est pas seulement une question d'armes. C'est une question de justice et de solidarité. Unissons nos forces pour bâtir un lendemain meilleur pour chaque Haïtien. »
Cette approche fait écho aux critiques du président kenyan William Ruto qui avait souligné lors de la réunion tripartite que « la solution en Haïti peut et doit être trouvée » mais nécessite un engagement collectif au-delà des interventions militaires.
Le Premier ministre a inscrit « ce geste chargé de signification » dans « le plan de soutien social et économique du gouvernement », révélant une stratégie plus large d'accompagnement des familles affectées par la crise sécuritaire.
Cette cérémonie illustre les efforts gouvernementaux pour maintenir le moral des forces de sécurité dans un contexte où MSF documente que « 26% des blessés par violence traités entre janvier et juin 2025 étaient des mineurs », révélant l'ampleur des défis sécuritaires.
L'engagement « personnel » de Fils-Aimé à ne jamais « tourner le dos aux familles » pourrait constituer un précédent dans la prise en charge sociale des conséquences de la crise sécuritaire.
