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Le Fonds national de l'Éducation investit 52 millions de gourdes dans les universités publiques régionales

Le FNE investit 52 millions de gourdes dans quatre universités publiques régionales pour renforcer l'enseignement supérieur décentralisé.

Photo by Element5 Digital / Unsplash

Table des matières

Un financement stratégique pour renforcer l'enseignement supérieur dans les départements du Sud, Sud-Est, Nippes et Grande-Anse

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le Fonds national de l'Éducation (FNE) a annoncé mercredi un investissement de 52 millions de gourdes dans quatre universités publiques régionales, marquant un effort de décentralisation de l'enseignement supérieur haïtien dans un contexte où la capitale reste largement paralysée par l'insécurité.

Cette décision fait suite à une réunion d'échanges organisée jeudi 4 septembre avec les recteurs des Universités publiques en région (UPR) des départements du Sud, Sud-Est, Nippes et Grande-Anse, dans le cadre des préparatifs de la rentrée universitaire 2025-2026.

L'Université publique du Sud-Est bénéficiera de trois projets majeurs : la construction d'un laboratoire culino-alimentaire et de restauration, la construction et l'équipement du bloc administratif du rectorat, ainsi que l'acquisition et l'installation d'équipements d'énergie solaire. Ces investissements visent à renforcer les capacités d'accueil et de formation dans une région qui accueille déjà plus de 100 000 déplacés internes selon les données humanitaires.

L'Université publique de la Grande-Anse recevra un financement pour la mise en place d'un laboratoire de sciences expérimentales dans le cadre du projet STIMM, l'extension de quatre salles de cours, et l'acquisition d'équipements d'énergie solaire. Cette infrastructure académique renforcée pourrait contribuer à retenir les jeunes talents dans cette région souvent négligée.

Pour l'Université publique des Nippes, le financement couvrira la mise en place d'un laboratoire informatique, l'acquisition d'équipements d'énergie solaire, le réaménagement des salles de cours, et l'acquisition de chaises universitaires. Ces améliorations infrastructurelles sont particulièrement importantes dans un département où l'accès à l'électricité reste problématique.

L'Université publique du Sud bénéficiera de la mise en place d'un laboratoire informatique et de l'acquisition d'équipements d'énergie solaire, reflétant une approche de modernisation technologique et de durabilité énergétique.

Cette initiative intervient dans un contexte où l'Université d'État d'Haïti (UEH) à Port-au-Prince fait face à des défis majeurs avec l'occupation de plusieurs de ses campus par des groupes armés et la fermeture intermittente de ses facultés. Le renforcement des universités régionales pourrait offrir des alternatives viables aux étudiants contraints de quitter la capitale.

L'accent mis sur l'énergie solaire dans tous les projets témoigne d'une approche pragmatique face aux défaillances du réseau électrique national. Cette solution pourrait garantir une alimentation énergétique plus stable pour les activités académiques dans des régions souvent privées d'électricité.

Le communiqué mentionne également la signature d'un contrat-plan État/Universités publiques en région, traduisant "la volonté et le ferme engagement de l'État et des Universités publiques en région pour réaliser des projets et entreprendre des réformes dans les filières d'enseignement au bénéfice des jeunes en particulier et de la communauté universitaire en général".

Cette collaboration entre le ministère de l'Économie et des Finances (MEF) et le FNE illustre une approche coordonnée pour soutenir l'enseignement universitaire à long terme. Cependant, la capacité de l'État à maintenir ces financements dans un contexte budgétaire contraint reste une question ouverte.

L'investissement dans les laboratoires informatiques et scientifiques pourrait contribuer à moderniser l'offre de formation et à développer des compétences techniques nécessaires au développement économique régional. Les laboratoires culino-alimentaires pourraient également répondre aux besoins de formation dans un secteur crucial pour la sécurité alimentaire nationale.

Cette initiative de décentralisation universitaire pourrait s'avérer stratégique pour maintenir la continuité de l'enseignement supérieur malgré la crise sécuritaire qui frappe particulièrement la région métropolitaine. Elle témoigne d'une volonté gouvernementale de ne pas abandonner l'investissement éducatif malgré les contraintes actuelles.

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