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Le directeur général du MSPP mobilise la Task Force et intensifie la surveillance face à la recrudescence dans l'Ouest
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le directeur général du ministère de la Santé publique Gabriel Thimothé a présidé jeudi une réunion spéciale pour coordonner la riposte face à « une recrudescence des cas de choléra signalés dans le département de l'Ouest, particulièrement dans la commune de Pétion-Ville et ses environs ».
Cette activation du plan d'urgence intervient dans un contexte où le rapport de l'OCHA évoquait déjà « la résurgence du choléra » et où MSF documente que « 60 à 80% des établissements de santé de Port-au-Prince sont fermés ou non fonctionnels », compromettant la capacité de détection et de traitement.
La localisation à Pétion-Ville, zone relativement privilégiée de l'aire métropolitaine, illustre que même les secteurs moins exposés à la violence des gangs ne sont pas épargnés par les épidémies dans le contexte sanitaire dégradé actuel.
Thimothé a réuni « toutes les directions centrales et la direction départementale de l'Ouest » pour « contenir la résurgence de la bactérie et prévenir sa propagation à l'échelle nationale », révélant l'inquiétude des autorités face au potentiel de diffusion épidémique.
Le plan d'action adopté comprend « l'intensification de la sensibilisation du public sur les bonnes pratiques d'hygiène notamment le lavage des mains, des fruits et légumes », mesures préventives élémentaires qui soulignent les défis d'accès à l'eau potable documentés par FEWS NET.
La « mobilisation de la Task Force en vue d'une réponse concertée » suggère l'existence d'un mécanisme de coordination préétabli, témoignant de l'expérience haïtienne des épidémies de choléra depuis 2010.
La mesure sur « la disponibilité des points d'eau chlorée au niveau des institutions de prestation et des lieux publics » révèle les défis d'approvisionnement en eau traitée dans un contexte où les gangs contrôlent les infrastructures urbaines.
« La notification obligatoire des cas par les équipes départementales de surveillance » indique un renforcement du système de surveillance épidémiologique, crucial pour évaluer l'ampleur réelle de la flambée.
La « réactivation le cas échéant des CTDA » (Centres de traitement de la diarrhée aiguë) témoigne de l'infrastructure d'urgence développée lors des épidémies précédentes, bien que leur fonctionnement soit compromis par l'insécurité actuelle.
Cette flambée de choléra s'ajoute aux défis sanitaires documentés par MSF, qui révèle que « presque deux Haïtiens sur cinq sont en besoin urgent de soins médicaux en raison de l'insécurité et de la violence généralisées ».
L'émergence de cas dans l'Ouest, département le plus affecté par la violence des gangs selon FEWS NET, soulève des questions sur la capacité d'intervention dans les zones non sécurisées où vivent la majorité des déplacés internes.
Cette activation du plan de riposte intervient alors que la nouvelle Stratégie de coopération pays 2026-2028 signée avec l'OPS/OMS prévoit d'« améliorer la préparation et la réponse aux urgences sanitaires », testant immédiatement la coordination annoncée.
Le choléra, maladie liée à l'assainissement et à l'accès à l'eau potable, révèle les conséquences sanitaires des conditions de vie dégradées dans les sites de déplacés où vivent 1,3 million de personnes selon l'OIM.