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Haïti entre survie et chaos: l'actualité en bref

Voici ce qu'il faut retenir aujourd'hui: état d'urgence décrété, 5,7 millions d'affamés, gangs contrôlent 90% de Port-au-Prince, mobilisation internationale désespérée.

Table des matières

Le 11 août 2025 cristallise l'agonie d'un État haïtien en déliquescence. Alors que l'état d'urgence vient d'être décrété face aux gangs qui contrôlent 90% de la capitale et que 5,7 millions d'Haïtiens souffrent de famine, le nouveau commandement policier multiplie les visites diplomatiques (États-Unis, Canada, MSS) dans une quête désespérée de soutien. Parallèlement, l'État tente de maintenir les apparences avec des initiatives dérisoires: plafonnement des frais scolaires, stages pour retenir les diplômés fuyant le pays, et soutien symbolique à l'entrepreneuriat féminin.

HAÏTI-ÉTATS-UNIS | Sécurité — Renforcement de la coopération policière face à la crise

Le 11 août 2025, une délégation du Bureau International Narcotics and Law Enforcement Affairs (INL) du Département d'État américain a rencontré le nouveau Commandant en Chef de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, à Tabarre. L'atelier de travail visait la « dynamisation de la coopération » et le renforcement des capacités policières haïtiennes. Cette visite intervient dans un contexte de violence endémique où la PNH, sous-équipée face aux gangs armés, dépend largement du soutien international pour maintenir un semblant d'ordre public.

HAÏTI | Sécurité — Coordination PNH-MSS pour contrer l'effondrement sécuritaire

Le 11 août 2025, le nouveau Commandant en Chef de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, a rencontré l'Inspecteur Général Godfrey Otunge, commandant de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS). Les discussions ont porté sur des « actions coordonnées » et le « partage d'informations » pour sécuriser les « zones les plus vulnérables ». Cette visite révèle la dépendance opérationnelle de la PNH vis-à-vis de la force multinationale, deux mois après son déploiement controversé, alors que les gangs contrôlent toujours environ 80% de Port-au-Prince.

HAÏTI-CANADA | Sécurité — Diplomatie canadienne active face au nouveau commandement policier

Le 11 août 2025, l'Ambassadeur canadien André François Giroux a rencontré le nouveau Commandant en Chef de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, et son état-major à Tabarre. Les échanges ont porté sur « l'appui » canadien à la police haïtienne et la « situation sécuritaire ». Cette rencontre, qualifiée de « fructueuse », intervient alors qu'Ottawa maintient son soutien financier et technique à la PNH malgré les critiques sur l'efficacité limitée de l'aide internationale face à la détérioration continue de la sécurité en Haïti.

HAÏTI | Politique — Nouveau tandem exécutif-policier face à l'urgence sécuritaire

Le 11 août 2025, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a présidé la première réunion du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) avec le nouveau Directeur général a.i. André Jonas Vladimir Paraison, installé le 8 août. Le chef du gouvernement promet de « frapper la criminalité à sa racine » et lie explicitement la sécurité à l'organisation d'« élections libres ». Cette rhétorique volontariste contraste avec la réalité du terrain où les gangs contrôlent la majorité de Port-au-Prince, rendant hypothétique tout scrutin à court terme.

HAÏTI | Société — Entrepreneuriat féminin contre pauvreté structurelle

Le 10 août 2025, la ministre Pedrica Saint Jean (MCFDF) a lancé officiellement la Leading Ladies Alliance (LLA) à Breda, Cap-Haïtien, avant de rejoindre la 16ème Conférence Régionale sur les Femmes à Mexico. Ce « regroupement de femmes entrepreneures » vise à combattre la « féminisation de la pauvreté ». La promesse ministérielle de « soutien nécessaire » pour créer une « masse critique de femmes entrepreneures » dans le Nord intervient alors que l'insécurité paralyse l'économie et que 60% des Haïtiennes vivent sous le seuil de pauvreté, limitant drastiquement les perspectives entrepreneuriales réelles.

HAÏTI | Éducation — Frais scolaires plafonnés face à la crise économique

Le 6 août 2025, le MENFP a fixé par circulaire les frais de contribution scolaire à 1 500 gourdes maximum pour le 3e cycle fondamental et le secondaire dans les écoles publiques. Ces frais couvrent « nettoyage, peinture, dépliants et feuilles d'évaluation ». L'État assume 1 000 gourdes par élève de la 1ère à la 6e année fondamentale, où les contributions sont « interdites ». Cette mesure intervient alors que l'inflation galopante et la dévaluation de la gourde (environ 150 HTG/USD) érodent le pouvoir d'achat des familles haïtiennes.

HAÏTI | Emploi — L'État tente de retenir ses cerveaux avec des stages rémunérés

Le 8 août 2025, le MEF a formé 263 stagiaires dans le cadre du Programme d'Initiation des Jeunes à l'Emploi (PIJE), réactivé par la circulaire du PM Alix Didier Fils-Aimé du 28 mars. Face à « l'émigration de cadres seniors » et la « fuite accélérée de cerveaux », l'État finance des stages de courte durée pour les finissants universitaires. Cette initiative révèle l'ampleur de l'hémorragie des compétences haïtiennes, alors que l'insécurité et l'effondrement économique poussent massivement les diplômés vers l'exil, vidant l'administration publique de ses ressources humaines qualifiées.

HAÏTI | Sécurité alimentaire — Record historique de 5,7 millions d'affamés

Selon les estimations IPC, 5,7 millions d'Haïtiens souffrent d'insécurité alimentaire aiguë, un « record historique ». En avril 2025, le coût du panier alimentaire familial atteint 26 387 gourdes (+3% mensuel), tandis que 1,3 million de déplacés internes (11% de la population) fuient la violence. Mai enregistre 25 488 déportations, pic mensuel 2025, et 3 804 cas de violences basées sur le genre (janvier-mai). Les 234 contraintes d'accès humanitaire (mars-mai) révèlent l'effondrement de la réponse face à cette catastrophe multidimensionnelle où famine, déplacements forcés et violences s'entremêlent.

HAÏTI | Violence — État d'urgence face à l'emprise totale des gangs

Le 9-10 août 2025, Haïti décrète l'état d'urgence pour trois mois alors que les gangs contrôlent 85-90% de Port-au-Prince et s'étendent vers l'Artibonite et le Centre. Avec 4 800-5 000 morts depuis octobre 2024, 1,3 million de déplacés internes et 300 groupes criminels actifs disposant de 270 000-500 000 armes illégales, l'alliance « Viv Ansanm » (fusion G9-Gpèp) impose une « gouvernance criminelle ». Face à cette « impasse tragique », la PNH et la MSS kényane restent impuissantes, tandis que les groupes d'autodéfense « Bwa Kale » ajoutent aux exactions.

L'état d'urgence décrété les 9-10 août officialise l'effondrement d'un État incapable d'endiguer la « gouvernance criminelle » des gangs. Avec 5,7 millions d'affamés, 1,3 million de déplacés internes et une violence quotidienne qui a fait près de 5 000 morts en neuf mois, Haïti sombre dans un chaos humanitaire sans précédent. Les gesticulations diplomatiques du 11 août et les maigres initiatives sociales apparaissent comme des pansements sur une hémorragie: l'État haïtien n'existe plus que dans les communiqués officiels, laissant la population livrée à elle-même entre gangs, milices et famine.

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