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Une circulaire gouvernementale souligne les préoccupations concernant les usines à diplômes alors que les étudiants cherchent des opportunités à l'étranger
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle d'Haïti a émis cette semaine un avertissement sévère contre une université opérant sans autorisation officielle, mettant en lumière des préoccupations plus larges concernant la crédibilité du système d'enseignement supérieur du pays.
Dans une circulaire datée du 19 août, le ministre Augustin Antoine a mis en garde le public contre l'« Université de la Renaissance d'Haïti - Faculté Autonome Francophone de Management International » (URH-FAFMI), déclarant que l'institution n'a jamais été formellement reconnue par le gouvernement haïtien.
Le ministère a souligné qu'Haïti ne reconnaît que quatre universités autorisées à délivrer des diplômes de doctorat : l'Université d'État d'Haïti (UEH), l'Université Quisqueya (UNIQ), l'Institut des Technologies et des Études Avancées d'Haïti (ISTEAH), et l'Institut Universitaire de Formation des Cadres (INUFOCAD).
Cet avertissement survient alors qu'Haïti fait face à une crise plus large dans l'enseignement supérieur, de nombreux étudiants cherchant des opportunités à l'étranger en raison de l'instabilité politique et des défis économiques persistants. Le ministère a noté que l'URH-FAFMI n'est autorisée qu'à offrir des programmes de premier cycle et ne peut légalement conférer de diplômes de maîtrise ou de doctorat.
« Toute annonce ou cérémonie de remise de tels titres académiques par cette entité, en Haïti ou à l'étranger, est dépourvue de toute valeur légale au regard de la réglementation haïtienne », stipule la circulaire.
L'intervention du ministère reflète des préoccupations croissantes concernant les usines à diplômes et les institutions non accréditées qui peuvent exploiter le désespoir des étudiants pour obtenir des références reconnues. De telles institutions peuvent nuire à la réputation des diplômes académiques haïtiens légitimes, tant au niveau national qu'international.
Le ministre Antoine a appelé les étudiants, les familles, les institutions partenaires et le grand public à demeurer vigilants face à de telles offres éducatives non autorisées, particulièrement celles ciblant les étudiants à l'étranger. Le ministère a averti que les diplômes d'institutions non accréditées n'ont aucune valeur légale, ni en Haïti ni à l'international.
La circulaire souligne l'engagement du gouvernement à protéger l'intégrité et la crédibilité du système d'enseignement supérieur haïtien, même si le pays fait face à de nombreux défis pour fournir des opportunités éducatives adéquates à sa jeunesse.
Le ministère a annoncé qu'aucune nouvelle accréditation universitaire ne sera accordée avant la mise en place de l'Agence Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ANERS), signalant des réformes potentielles pour renforcer la supervision du secteur éducatif.
Alors qu'Haïti continue de naviguer dans la tourmente politique et économique, assurer la crédibilité de ses institutions éducatives demeure crucial pour les étudiants cherchant à construire des carrières tant au pays qu'à l'étranger.