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Bertrand Sinal réaffirme que « la santé est et restera une priorité nationale » malgré l'effondrement documenté du système sanitaire
WASHINGTON D.C., États-Unis — Le ministre de la Santé publique Bertrand Sinal a signé mardi la première Stratégie de coopération pays (CCS) 2026-2028 avec le directeur de l'Organisation panaméricaine de la santé Jarbas Barbosa, promettant de « consolider le système de santé haïtien » dans un contexte d'effondrement des services médicaux.
Cette signature intervient alors que le rapport de l'OCHA documente que « les services de santé sont au bord de l'effondrement, avec des hôpitaux attaqués et des maladies qui se propagent dans des camps surpeuplés ». Cette réalité contraste avec l'optimisme affiché dans le communiqué officiel.
Sinal a déclaré qu'« en dépit des crises multiples que traverse notre pays, le Gouvernement reste pleinement engagé à protéger la santé de notre peuple ». Cette affirmation de continuité gouvernementale masque les contraintes opérationnelles majeures documentées par les organisations humanitaires.
La stratégie fixe trois « priorités stratégiques » : renforcer « l'accès équitable et universel à des soins de qualité », accélérer « la prévention et la prise en charge des principaux problèmes de santé publique », et améliorer « la préparation et la réponse aux urgences sanitaires ».
Ces objectifs contrastent avec les attaques répétées contre les infrastructures médicales. Récemment, l'Hôpital général de Port-au-Prince et plusieurs centres de santé ont été pris pour cible par les gangs, compromettant l'accès aux soins dans la capitale.
L'approche « NEXUS reliant aide humanitaire, développement et consolidation de la paix » mentionnée dans la stratégie révèle une reconnaissance implicite que le secteur sanitaire ne peut être traité indépendamment des enjeux sécuritaires.
Le communiqué évoque un « processus inclusif associant le Gouvernement, la société civile et les partenaires techniques et financiers », suggérant une coordination élargie malgré les contraintes d'accès dans les zones contrôlées par les gangs.
Cette signature à Washington plutôt qu'en Haïti illustre les contraintes logistiques imposées par la situation sécuritaire, limitant même les cérémonies officielles aux capitales étrangères.
La référence à un « système de santé résilient, équitable et apte à protéger la population dans les moments les plus difficiles » adopte un vocabulaire d'espoir contrastant avec les statistiques alarmantes de l'OCHA sur la propagation des maladies.
Cette stratégie 2026-2028 s'inscrit dans la continuité des engagements internationaux d'Haïti malgré les défis d'implémentation. Le récent partenariat MCFDF-OMS/OPS sur les violences basées sur le genre illustrait déjà cette volonté de maintenir les coopérations sectorielles.
L'insistance sur « l'équité, la solidarité et la justice sociale au cœur de l'action publique » révèle une approche idéologique qui pourrait se heurter aux réalités opérationnelles d'un État aux capacités territoriales limitées.
Cette signature coïncide avec l'adoption de la résolution 2793 créant la Force de suppression des gangs, suggérant une coordination entre les initiatives sécuritaires et sanitaires dans la stratégie gouvernementale de reconstruction.
L'engagement de l'OPS/OMS pour trois ans témoigne de la confiance institutionnelle dans la continuité haïtienne malgré l'instabilité politique, positionnant cette organisation comme partenaire de long terme du secteur sanitaire.
