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Le Chancelier Jean-Baptiste sollicite l'appui britannique pour les forces de sécurité haïtiennes

Le Chancelier Jean-Baptiste demande au Royaume-Uni des équipements pour les forces de sécurité en attendant la FRG.

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Le Ministre des Affaires étrangères demande « des équipements et matériels pour continuer à lutter contre le fléau de l'insécurité, en attendant le déploiement de la Force de Répression des Gangs »

LONDRES — Le Chancelier haïtien Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a été reçu dimanche 17 novembre par la Baronne Jenny Chapman, Ministre d'État chargée du Développement International et de l'Afrique au Ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO). Accompagné de l'Ambassadeur d'Haïti auprès de Sa Majesté britannique, Anaise Manuel, le Chef de la diplomatie haïtienne a sollicité l'appui du Gouvernement britannique en faveur des forces publiques de sécurité d'Haïti, « notamment des équipements et matériels pour continuer à lutter contre le fléau de l'insécurité, en attendant le déploiement de la Force de Répression des Gangs (FRG) », selon le communiqué officiel du Ministère des Affaires étrangères d'Haïti.

Cette rencontre diplomatique intervient dans un contexte sécuritaire critique pour Haïti. Selon les données des Nations Unies, les groupes armés contrôlent près de 90% de Port-au-Prince, paralysant les services publics essentiels. Environ 1,4 million de personnes demeurent déplacées internes, tandis que 5,7 millions d'Haïtiens font face à une insécurité alimentaire critique. La violence liée aux gangs s'est étendue au-delà de la zone métropolitaine, affectant particulièrement les départements de l'Artibonite et du Centre.

La Force de Répression des Gangs (FRG) mentionnée par le Chancelier Jean-Baptiste fait référence à la transformation prévue de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en une force plus robuste appuyée par un Bureau de soutien de l'ONU. La MMAS actuelle, dirigée par le Kenya et autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU, fait face à des défis majeurs liés à l'insuffisance de financement et de personnel. Les effectifs déployés demeurent largement en deçà des 2 500 agents autorisés, limitant sévèrement les capacités opérationnelles dans les zones sous contrôle des groupes armés.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé ses préoccupations quant à la détérioration de la situation sécuritaire et aux besoins humanitaires croissants, appelant à un renforcement du soutien international. Les efforts pour transformer la mission en une Force de suppression des gangs plus robuste sont en cours, mais les progrès demeurent lents selon les observations des organisations internationales présentes dans le pays.

Le Chancelier Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste accompagnait récemment le Conseiller-Président Smith Augustin lors du Sommet CELAC-UE en Colombie les 9 et 10 novembre, où la délégation haïtienne a rencontré plusieurs dirigeants régionaux et internationaux, dont le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, pour discuter de coopération bilatérale et de soutien à la stabilisation d'Haïti.

La demande d'équipements et de matériels pour les forces de sécurité haïtiennes s'inscrit dans les efforts du gouvernement dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé pour renforcer les capacités opérationnelles des institutions sécuritaires nationales face à l'expansion territoriale des groupes armés. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), mis en place en avril 2024, a pour mandat d'organiser des élections libres et transparentes avant février 2026, un objectif difficilement réalisable sans amélioration substantielle des conditions sécuritaires.


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