Aller au contenu

Laurent Saint-Cyr invoque Dessalines contre les « nouveaux ennemis » lors du 219e anniversaire de l'assassinat

Laurent Saint-Cyr compare les gangs aux « nouveaux ennemis » lors de la commémoration du 219e anniversaire de l'assassinat de Dessalines.

Table des matières

Le président du CPT compare les gangs aux forces coloniales et promet que « nous pouvons perdre une bataille, mais nous ne perdrons pas la guerre »

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a commémoré jeudi le 219e anniversaire de l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines en établissant un parallèle entre les gangs actuels et les « nouveaux ennemis » qui « menacent tout ce que nos ancêtres ont bâti de leurs poings ».

Cette cérémonie d'hommage s'est tenue en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, des membres du gouvernement, du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, du commandant en chef de l'armée Derby Guerrier et du directeur général de la PNH André Jonas Vladimir Paraison, illustrant la mobilisation institutionnelle autour de cette commémoration.

« L'histoire du pays d'Haïti nous rappelle chaque jour que la liberté, la justice, la sécurité et la paix n'ont pas de prix. Papa Dessalines et tous nos ancêtres ont fait beaucoup de sacrifices pour que nous puissions vivre libres, dans la paix et dans la dignité sur ce bout de terre », a déclaré Saint-Cyr, adoptant un registre patriotique mobilisateur.

Le président du CPT a établi une analogie directe : « Mais aujourd'hui, de nouveaux ennemis se sont levés, ils menacent tout ce que nos ancêtres ont bâti de leurs poings. Ils veulent nous faire perdre le patrimoine natal du peuple haïtien. Nous n'avons pas le droit de reculer devant ces menaces ».

Cette rhétorique martiale intervient dans un contexte où FEWS NET documente que « les gangs armés contrôlent près de 90% de la zone métropolitaine de Port-au-Prince », questionnant l'efficacité des stratégies actuelles de reconquête territoriale.

« De même qu'avec le Général Jean-Jacques Dessalines, nous devons avoir beaucoup de courage, de volonté et de détermination pour capturer les bandits sans foi ni loi qui sèment le trouble dans le pays », a poursuivi Saint-Cyr, utilisant le vocabulaire militaire dessalinien pour qualifier l'action contre les gangs.

Le président a tenté de maintenir le moral : « Le peuple haïtien doit rester confiant. De même qu'avec nos ancêtres, nous pouvons perdre une bataille, mais nous ne perdrons pas la guerre ! » Cette formulation reconnaît implicitement les revers tactiques tout en revendiquant une victoire stratégique à terme.

Saint-Cyr a « profité de l'occasion pour saluer la mémoire de tous les policiers et soldats qui ont perdu la vie dans la bataille pour rétablir la sécurité sur tout le territoire national », faisant écho à l'hommage rendu par Fils-Aimé aux familles des agents décédés.

Le président a rappelé que « rétablir la sécurité n'est pas une finalité. C'est une condition indispensable pour franchir une autre étape très importante pour l'avenir du pays : l'organisation d'élections libres, inclusives et crédibles ». Cette perspective s'inscrit dans la décision récente d'abroger la Conférence nationale.

« Tous les acteurs de la vie nationale doivent être d'accord sur cette partie et s'engager vraiment dans la dynamique ! », a insisté Saint-Cyr, appelant à un consensus politique malgré les divisions révélées par l'abandon des mécanismes de dialogue élargi.

Le président a annoncé que « le dialogue avec les forces vives de la nation va continuer » et demandé au « CEP de proposer au pays un calendrier électoral clair, urgent et que chaque institution joue son rôle dans le processus ». Cette injonction révèle la pression exercée sur l'institution électorale.

« Le temps de la division est fini, c'est le moment de suivre l'exemple que le Général Jean-Jacques Dessalines, Empereur Jacques Premier, Papa de la Nation a tracé, pour que nous puissions nous unir et donner au peuple les résultats qu'il attend », a conclu Saint-Cyr.

Cette instrumentalisation de la figure dessalinienne vise à légitimer l'action gouvernementale en l'inscrivant dans la continuité de la lutte pour l'indépendance, malgré les défis contemporains documentés par les organisations internationales.


commentaires

Dernières nouvelles