Table des matières
Le président du CPT s'adresse aux « enfants déplacés ou défavorisés » et promet que « l'éducation est un droit fondamental »
PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a publié un message de rentrée scolaire 2025-2026 s'adressant directement aux « enfants déplacés ou défavorisés, privés parfois de leur école par la violence ou les difficultés », affirmant qu'« aucun enfant ne doit être laissé de côté ».
Ce message présidentiel intervient dans un contexte où le rapport de l'OCHA révèle que seulement 54 000 enfants « hors école » ont reçu un accès à l'éducation sur des centaines de milliers privés de scolarité par la crise, et où les écoles sont « détruites ou transformées en abris ».
Saint-Cyr adopte un ton volontariste contrastant avec la réalité sécuritaire : « Je réaffirme mon engagement, aux côtés de mes collègues du CPT et du Gouvernement, à œuvrer sans relâche pour le rétablissement de la sécurité. Il est vital que chaque enfant ait accès à l'éducation. »
Le président évoque une « pensée particulière pour les enfants déplacés ou défavorisés », reconnaissant implicitement l'impact de la crise sur la scolarisation. Avec 1,3 million de déplacés internes selon l'OCHA, cette population représente un défi éducatif majeur.
Sa déclaration que « l'éducation est un droit fondamental et une priorité nationale » fait écho aux récents engagements budgétaires, notamment la demande de 8 milliards de gourdes de l'UEH et la campagne d'alphabétisation de 1,5 million de personnes annoncée par le ministre Antoine.
Saint-Cyr lance un « message clair : les enfants doivent rester à l'école. Les lieux de savoir sont sacrés, inviolables, et doivent être à l'abri de toute forme de violence ». Cette déclaration intervient alors que les gangs utilisent régulièrement les écoles comme bases ou cibles stratégiques.
L'affirmation que « c'est là que se construit le destin de notre jeunesse et, à travers elle, celui de toute la Nation » révèle la dimension symbolique accordée à l'éducation dans le discours de reconstruction nationale.
Ce message présidentiel coïncide avec la mobilisation de la PNH annoncée par André Jonas Vladimir Paraison pour sécuriser la rentrée scolaire dans l'Ouest, illustrant la coordination entre les autorités civiles et policières.
La formulation « que cette rentrée scolaire marque un pas décisif vers un avenir plus fort, plus digne et plus lumineux pour Haïti » adopte un registre d'espoir qui contraste avec les statistiques dramatiques de l'OCHA sur les violences contre les enfants, en hausse de 490% entre 2023 et 2024.
L'absence de mesures concrètes dans ce message, au-delà des déclarations d'intention, révèle les limites opérationnelles des autorités face à l'ampleur des défis éducatifs dans les zones contrôlées par les gangs.
Ce communiqué s'inscrit dans la stratégie de communication gouvernementale visant à maintenir l'image d'un État fonctionnel malgré les contraintes territoriales, utilisant les symboles de continuité institutionnelle comme la rentrée scolaire.
