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Le secrétaire général de l'ONU salue le leadership du président du CPT et souligne l'importance de sa collaboration avec Fils-Aimé
NEW YORK, États-Unis — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a rencontré le secrétaire général de l'ONU António Guterres en marge de la 80e Assemblée générale, obtenant une réaffirmation de « la nécessité d'une solidarité renforcée envers Haïti » et l'engagement onusien pour « un soutien accru en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité ».
Cette rencontre, qualifiée de « fructueuse » par la communication présidentielle haïtienne, intervient dans un contexte crucial où les discussions sur la transformation de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Force de suppression des gangs se poursuivent au Conseil de sécurité.
Guterres a « salué les efforts entrepris dans le cadre de la transition » et « félicité le Président Saint-Cyr pour son leadership au sein du CPT », offrant une validation internationale importante pour la légitimité du Conseil présidentiel de transition dans un contexte où sa représentativité est parfois questionnée.
Le secrétaire général a particulièrement « souligné l'importance de sa collaboration avec le Premier ministre », reconnaissant ainsi le fonctionnement institutionnel du tandem Saint-Cyr/Fils-Aimé qui dirige actuellement les affaires haïtiennes.
Cette déclaration de soutien intervient stratégiquement alors que Saint-Cyr s'apprête à prononcer son allocution devant l'Assemblée générale jeudi 25 septembre. L'appui explicite de Guterres pourrait renforcer la crédibilité du discours haïtien auprès des délégations internationales.
L'« engagement de l'ONU à accompagner les autorités haïtiennes et le peuple haïtien » suggère une continuité du soutien onusien au-delà des changements potentiels dans la structure de l'intervention internationale, particulièrement la transformation éventuelle de la MMAS dirigée par le Kenya.
La mention des « conditions indispensables à la réussite des chantiers de la transition » établit un lien direct entre le soutien international et les objectifs politiques du CPT, notamment l'organisation d'élections et le retour à un gouvernement élu.
Cependant, cette rencontre diplomatique contraste avec la réalité sécuritaire haïtienne. Alors que Guterres évoque « la paix, la sécurité et la stabilité », environ 90% de Port-au-Prince reste sous contrôle des gangs selon les propres rapports de l'ONU.
Cette validation internationale pourrait servir d'argument dans les négociations sur la résolution américano-panaméenne visant à déployer une force de 5 500 membres. Le soutien explicite du secrétaire général au leadership haïtien renforce la légitimité de la demande officielle d'intervention renforcée.
La diplomatie haïtienne semble coordonner efficacement ses interventions à New York. Après le soutien de Fils-Aimé au Conseil de sécurité, la participation de Pedrica Saint-Jean aux événements Beijing+30, cette rencontre avec Guterres maximise l'impact de la présence haïtienne.
L'insistance sur « la solidarité renforcée » révèle la stratégie haïtienne de présenter la crise comme un défi international nécessitant une réponse collective plutôt qu'un échec purement national.
Cette rencontre illustre également l'importance que l'ONU accorde à maintenir des relations avec les autorités de transition, malgré leur légitimité limitée, dans l'attente d'une normalisation politique.
Le timing de cette rencontre, coïncidant avec les débats sur l'avenir de l'intervention internationale, positionne favorablement Haïti dans les négociations en cours au Conseil de sécurité.