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Le Premier ministre canadien soutient les plaidoyers pour mobiliser la communauté internationale contre les groupes criminels
NEW YORK, États-Unis — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a rencontré le Premier ministre canadien Mark Carney en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, obtenant une réaffirmation de l'engagement canadien à soutenir l'établissement d'une « force robuste destinée à neutraliser les groupes criminels qui tiennent le pays en otage ».
Cette rencontre s'inscrit dans la séquence diplomatique intensive de Saint-Cyr à New York, après ses entretiens avec António Guterres et sa participation à la réunion tripartite Kenya-Haïti-États-Unis sur la transformation de la MMAS en Force de suppression des gangs.
Les « échanges ont porté sur l'urgence du rétablissement de la sécurité en Haïti, en vue de l'organisation des élections dans les meilleurs délais », établissant un lien direct entre l'intervention sécuritaire et la légitimité démocratique future du pays.
Carney a « réaffirmé l'engagement du Canada à continuer de soutenir la Police nationale d'Haïti et le renforcement de la justice », soulignant la continuité de l'aide canadienne au-delà des changements dans la structure de l'intervention internationale.
Le Premier ministre canadien s'est également engagé à « appuyer les plaidoyers visant à mobiliser la communauté internationale autour de l'établissement d'une force robuste », positionnant le Canada comme facilitateur diplomatique pour la résolution américano-panaméenne au Conseil de sécurité.
Cette déclaration de soutien s'aligne avec l'historique d'engagement canadien en Haïti. Le Canada avait imposé des sanctions contre 15 élites haïtiennes depuis novembre 2022, incluant Arnel Bélizaire récemment sanctionné par les États-Unis, et contribué significativement au financement de la MMAS.
La référence aux « groupes criminels qui tiennent le pays en otage et freinent le rétablissement de l'ordre républicain » adopte le vocabulaire haïtien sur la souveraineté compromise, légitimant l'intervention internationale comme restauration plutôt qu'ingérence.
Cette rencontre intervient dans un contexte où le Canada cherche à équilibrer son soutien à Haïti avec ses contraintes budgétaires nationales et ses autres engagements internationaux, particulièrement en Ukraine.
L'insistance sur le « renforcement de la justice » révèle une approche canadienne qui dépasse la seule dimension sécuritaire pour inclure la reconstruction institutionnelle, perspective potentiellement importante pour la stabilisation post-intervention.
Le timing de cette rencontre, coïncidant avec les négociations finales sur la résolution du Conseil de sécurité, maximise l'impact diplomatique du soutien canadien dans les discussions multilatérales.
Cette diplomatie bilatérale intensive de Saint-Cyr illustre la stratégie haïtienne de multiplication des contacts pour sécuriser un soutien large avant son allocution prévue jeudi devant l'Assemblée générale.
L'engagement canadien à « mobiliser la communauté internationale » pourrait s'avérer crucial pour convaincre les membres hésitants du Conseil de sécurité, le Canada jouant traditionnellement un rôle de médiateur dans les instances multilatérales.