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Laurent Saint-Cyr se rend à l'Assemblée générale de l'ONU pour plaider la cause sécuritaire haïtienne

Laurent Saint-Cyr se rend à l'Assemblée générale de l'ONU pour son allocution du 25 septembre sur la sécurité haïtienne.

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Le président du CPT quitte Haïti samedi pour prononcer son allocution jeudi 25 septembre devant la tribune internationale

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a quitté le pays samedi pour participer à la 80e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, avec une allocution prévue pour jeudi 25 septembre dans un contexte crucial pour l'avenir de l'intervention internationale en Haïti.

Cette participation intervient alors que les discussions sur la transformation de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Force de suppression des gangs (FSG) de 5 500 membres se poursuivent au Conseil de sécurité, après le soutien officiel exprimé par le gouvernement haïtien et l'approbation de la CARICOM.

Le communiqué présidentiel souligne que cette participation « traduit la volonté ferme d'Haïti de mobiliser la solidarité mondiale pour relever les défis actuels, en particulier le rétablissement de la sécurité et l'organisation des élections, conditions essentielles pour ouvrir la voie à un avenir de stabilité, de démocratie et de prospérité ».

Cette formulation lie explicitement les deux enjeux majeurs de la diplomatie haïtienne : l'obtention d'un soutien militaire international renforcé et la crédibilisation du processus électoral. La mention des « aspirations légitimes du peuple haïtien » vise à légitimer ces demandes dans le langage des droits humains et de la souveraineté populaire.

Le timing de cette allocution, prévue pour le 25 septembre, coïncide avec la période intense des débats onusiens où les dirigeants mondiaux exposent leurs priorités nationales. Saint-Cyr bénéficiera ainsi d'une tribune internationale majeure pour présenter la position haïtienne.

Cependant, cette démarche diplomatique contraste avec la réalité sur le terrain. Alors que Saint-Cyr plaide pour « le rétablissement de la sécurité » à New York, environ 90% de Port-au-Prince reste sous contrôle des gangs selon l'ONU, et les opérations gouvernementales de « reconquête » du centre-ville n'ont produit que des résultats limités.

Cette mission diplomatique s'inscrit dans une stratégie coordonnée des autorités haïtiennes. La semaine dernière, le Premier ministre Fils-Aimé avait déjà exprimé le soutien officiel d'Haïti à la transformation de la MMAS devant le Conseil de sécurité par visioconférence, préparant le terrain pour l'intervention de Saint-Cyr.

La référence à « l'organisation des élections » comme « condition essentielle » témoigne de la volonté haïtienne de maintenir l'agenda démocratique malgré l'environnement sécuritaire. Cette position vise à rassurer les partenaires internationaux sur la légitimité et la temporalité du Conseil présidentiel de transition.

L'absence temporaire de Saint-Cyr du territoire national soulève des questions sur la continuité de la gouvernance dans un contexte de crise. Cependant, la structure collégiale du CPT permet théoriquement le maintien des fonctions exécutives par les autres conseillers-présidents.

Cette participation s'inscrit également dans la continuité de la diplomatie haïtienne sur les réparations, après l'allocution d'Edgard Leblanc Fils au sommet Afrique-Caraïbe et la création du Comité national de restitution et réparation. Saint-Cyr pourrait évoquer ces questions parallèlement aux enjeux sécuritaires.

La « mobilisation de la solidarité mondiale » mentionnée dans le communiqué révèle la dépendance haïtienne à l'aide internationale pour résoudre ses défis internes, particulièrement en matière de sécurité où les capacités nationales se sont avérées insuffisantes.

Cette démarche diplomatique constitue un test crucial pour la crédibilité internationale du Conseil présidentiel de transition et sa capacité à obtenir le soutien nécessaire pour stabiliser le pays.


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