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Laurent Saint-Cyr à Washington : appel à des contributions effectives pour la FRG et le processus électoral

Laurent Saint-Cyr à Washington appelle à des contributions effectives pour la FRG et insiste sur l'urgence d'actions tangibles.

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« Le rétablissement de la sécurité demeure l'exigence la plus vitale du pays » : le Président du CPT rencontre l'OEA et la BID et insiste sur « l'urgence de traduire les engagements internationaux en actions tangibles »

WASHINGTON — Le Président du Conseil Présidentiel de Transition, Laurent Saint-Cyr, a participé jeudi 12 décembre à la réunion du Groupe des Amis d'Haïti à l'Organisation des États Américains (OEA) à Washington, dans le cadre de sa visite officielle de 48 heures aux États-Unis. Il a également tenu une séance de travail bilatérale avec le Secrétaire général de l'OEA, Albert Ramdin, « ainsi qu'une rencontre avec le Président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), Monsieur Ilan Goldfajn », selon un communiqué du Bureau de Communication de la Présidence publié le 12 décembre.

Le Président Saint-Cyr a « salué la solidarité constante de l'OEA envers Haïti et souligné que la mise en œuvre de la Feuille de route conjointe OEA–Haïti est désormais entrée dans une phase d'exécution décisive ». Il a « appelé les États membres à aligner leur soutien sur les priorités nationales, notamment le renforcement des forces de sécurité, la modernisation des infrastructures pénitentiaires, la gestion des frontières et l'accompagnement du processus électoral ».

Rappelant que « le rétablissement de la sécurité demeure l'exigence la plus vitale du pays », le Président du CPT a « insisté sur l'urgence de traduire les engagements internationaux en actions tangibles ». Il a « sollicité les contributions déjà annoncées en faveur de la Force de Répression des Gangs (FRG), tout en soulignant que l'ampleur des besoins exige un engagement élargi, immédiat et soutenu ». Le chef du CPT a « invité l'ensemble du Groupe des Amis d'Haïti à intensifier leur appui, réaffirmant que le déploiement effectif de la FRG constitue un impératif pour garantir le plein succès du processus électoral ».

Lors de sa rencontre avec le Président de la BID, le Président Saint-Cyr a « présenté les avancées réalisées, notamment la publication du décret électoral et les ressources déjà mobilisées ». L'OEA et la BID ont « réaffirmé leur engagement à accompagner le peuple haïtien, en particulier à travers leur soutien à l'Office National d'Identification (ONI) pour la modernisation du registre électoral et le renforcement des capacités techniques en vue d'élections libres, crédibles et inclusives ». Les deux institutions ont « exprimé leur intérêt pour la construction d'infrastructures pénitentiaires modernes ainsi que la réinsertion des enfants enrôlés de force par les groupes armés ».

Le Président du Conseil Présidentiel de Transition a conclu « en réaffirmant la détermination du CPT et du Gouvernement à rétablir la sécurité, mettre en œuvre la Feuille de route, organiser les élections et protéger les populations les plus vulnérables ». Il a rappelé que « Haïti ne peut relever seule un défi d'une telle ampleur et a appelé à un appui immédiat et renforcé des partenaires, notamment pour la FRG, le processus électoral et la mise en œuvre du Plan humanitaire 2025, alors que la situation humanitaire demeure alarmante ».

Cette mission diplomatique intervient dans un contexte sécuritaire et humanitaire critique pour Haïti. Selon les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) d'octobre 2025, les groupes armés contrôlent près de 90% de Port-au-Prince, paralysant les services publics essentiels. Environ 1,4 million de personnes demeurent déplacées internes, tandis que 5,7 millions d'Haïtiens font face à une insécurité alimentaire critique. Le Plan de réponse humanitaire 2025 demeure sous-financé, menaçant la continuité des services essentiels.

La Force de Répression des Gangs (FRG) mentionnée par le Président Saint-Cyr fait référence à la transformation prévue de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en une force plus robuste appuyée par un Bureau de soutien de l'ONU. La MMAS actuelle, dirigée par le Kenya et autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU, fait face à des défis majeurs liés à l'insuffisance de financement et de personnel. Les effectifs déployés demeurent largement en deçà des 2 500 agents autorisés, limitant sévèrement les capacités opérationnelles dans les zones sous contrôle des groupes armés.

La Réunion de Génération de Forces du 9 décembre à New York, à laquelle a participé le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, visait à mobiliser des contributions supplémentaires en personnel, équipements et financement pour la force multinationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé ses préoccupations quant à la détérioration de la situation sécuritaire et aux besoins humanitaires croissants, appelant à un renforcement du soutien international.

Le Conseil Présidentiel de Transition, mis en place en avril 2024 par l'Accord du 3 avril signé sous l'égide de la Communauté caribéenne (CARICOM), a pour mandat d'organiser des élections libres et transparentes avant février 2026. Le Conseil Électoral Provisoire a publié le 30 octobre le projet de décret devant régir l'organisation des prochaines élections, ouvrant une période de consultation pour recueillir les observations des acteurs politiques et de la société civile. La publication du décret électoral mentionnée par le Président Saint-Cyr constitue une étape importante vers la tenue du scrutin.

L'engagement de la BID à soutenir l'Office National d'Identification (ONI) pour la modernisation du registre électoral répond à un besoin technique critique pour l'organisation d'élections crédibles. L'ONI a récemment signé un accord avec l'Université d'État d'Haïti créant la première Chaire de Droit de la Protection et de la Sécurité Sociale en Haïti, témoignant des efforts institutionnels pour renforcer les capacités administratives nationales.

La référence à la construction d'infrastructures pénitentiaires modernes et à la réinsertion des enfants enrôlés de force par les groupes armés souligne deux dimensions critiques de la crise sécuritaire haïtienne. Le système pénitentiaire haïtien souffre de surpopulation chronique et de conditions inhumaines, tandis que l'enrôlement d'enfants par les gangs constitue une violation grave des droits de l'enfant nécessitant des programmes de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR) adaptés.


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