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« La bataille pour mettre cet Institut sur pied dans le pays est une grande bataille pour préserver la dignité du peuple » : Louis Gérald Gilles annonce la réalisation du projet dans le Sud, à Aquin, avec une ligne budgétaire 2025-2026
VILLA D'ACCUEIL — Les Conseillers-Présidents Louis Gérald Gilles et Leslie Voltaire ont installé mercredi 10 décembre à la Villa d'Accueil la Commission de pilotage du projet de création de l'Institut national de traitement du cancer. La cérémonie a annoncé la réalisation de ce projet dans le département du Sud, dans la ville d'Aquin, selon les informations diffusées par le Conseil Présidentiel de Transition.
L'événement s'est déroulé en présence du ministre de l'Économie et des Finances, Alfred Fils Métellus, du ministre de la Santé Publique et de la Population, Sinal Bertrand, et de la ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Pédrica Saint-Jean. La Commission créée comprend neuf membres incluant des médecins spécialisés, des représentants du MSPP et un intermédiaire avec l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA).
Le Conseiller-Président Louis Gérald Gilles, responsable du chantier « Santé » au Conseil Présidentiel de Transition, a déclaré que « la bataille pour mettre cet Institut sur pied dans le pays est une grande bataille pour préserver la dignité du peuple ». Il a remercié tous ses collègues Conseillers-Présidents, « spécialement l'Architecte-Urbaniste Leslie Voltaire parce qu'il n'a cessé de soutenir l'idée de création d'un institut d'oncologie dans notre pays ». Le Conseiller-Président Gilles a également remercié le ministre de l'Économie et des Finances, Alfred Fils Métellus, « qui a concrétisé une ligne pour ce projet dans le budget 2025-2026 ».
De son côté, le Conseiller-Président Leslie Voltaire a exprimé sa satisfaction de voir le Conseil Présidentiel « écrire cette belle page dans l'histoire du pays ». Il a souligné que « la maladie du cancer est un danger qui ne cesse de mettre de l'eau dans les yeux de la population ». Dans ce sens, il a remercié « les membres de la Commission qui acceptent de mettre ce lourd fardeau sur leurs épaules ». Le Conseiller-Président a annoncé que « les travaux vont s'accélérer pour avancer avec le projet » et compte « sur le support des partenaires nationaux et internationaux ».
La Commission de pilotage du projet de création de l'Institut national de traitement du cancer est composée de : Leslie Voltaire (Conseiller-Président, président d'honneur), Louis Gérald Gilles (Conseiller-Président, membre d'honneur), Dr Claude Surena (coordinateur général), Dr Jean Ronald Cornely (coordinateur technique), Dr Pierre Sonson Prince (chirurgien), Junior Pierre (physicien nucléaire), Dr Alexis Vilaime Joseph (représentant MSPP), Dr Ted Lazarre (représentant MSPP), et Azad Azad (intermédiaire entre l'AIEA et le MAE).
La localisation du futur institut à Aquin, dans le département du Sud, marque une volonté de décentralisation des infrastructures sanitaires spécialisées hors de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. La ville d'Aquin, située sur la côte sud d'Haïti, est le chef-lieu d'un arrondissement du département du Sud comptant plusieurs communes environnantes qui pourraient bénéficier des services oncologiques.
La création d'un Institut national de traitement du cancer répond à un besoin sanitaire majeur en Haïti où les infrastructures de soins spécialisés demeurent largement insuffisantes. Le cancer du col de l'utérus constitue en Haïti la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes après le cancer du sein, avec un taux de mortalité particulièrement élevé lié au diagnostic tardif et à l'accès limité aux services de dépistage et de traitement. L'absence d'institut spécialisé en oncologie contraint actuellement les patients haïtiens nécessitant des soins oncologiques avancés à se déplacer vers la République Dominicaine, Cuba ou les États-Unis lorsqu'ils en ont les moyens financiers.
L'implication de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) via l'intermédiaire Azad Azad suggère un volet de coopération technique internationale dans les domaines de la radiothérapie et de la médecine nucléaire, deux composantes essentielles du traitement du cancer. L'AIEA fournit une assistance technique aux pays en développement pour l'établissement et le renforcement de capacités en oncologie radiologique. La présence d'un physicien nucléaire (Junior Pierre) dans la commission témoigne également de l'attention portée aux aspects techniques de la radiothérapie.
L'allocation d'une ligne budgétaire spécifique dans le budget 2025-2026 constitue une première étape concrète de financement, bien que le montant exact n'ait pas été divulgué lors de la cérémonie. La réalisation effective d'un institut oncologique nécessite des investissements considérables en infrastructures, équipements médicaux spécialisés (accélérateurs linéaires, scanners, équipements de chimiothérapie), formation du personnel médical et paramédical, et mise en place de protocoles de soins conformes aux standards internationaux.
Cette annonce intervient dans un contexte sanitaire national critique. Selon les données disponibles, le système de santé haïtien fait face à des défis majeurs incluant l'insécurité qui perturbe l'accès aux soins, l'insuffisance des infrastructures, et la faiblesse des investissements publics. Médecins Sans Frontières a récemment fermé de manière permanente son centre d'urgence dans la capitale haïtienne en raison de la détérioration des conditions sécuritaires. Le ministre de la Santé Publique et de la Population, Dr Sinal Bertrand, a annoncé le 4 novembre que 2 900 cas de choléra ont été recensés depuis janvier 2025, dont 27 décès, témoignant de la persistance de maladies évitables dans le pays.