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Les Nations Unies renforcent la coordination humanitaire en Haïti face à la crise persistante

IMAWG coordonne évaluations multisectorielles septembre-décembre 2025 incluant DTM, enquête sécurité alimentaire CNSA, pour améliorer ciblage réponse humanitaire Haïti.

Table des matières

L'OCHA intensifie ses évaluations et lance un système de surveillance des zones à risque pour mieux cibler l'aide

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Face à la détérioration continue de la situation humanitaire en Haïti, les organisations internationales intensifient leurs efforts de coordination pour mieux répondre aux besoins croissants des populations vulnérables, selon un compte-rendu de réunion du groupe de travail IMAWG obtenu cette semaine.

Lors d'une réunion virtuelle tenue le 20 août, les principales agences humanitaires présentes dans le pays ont présenté un calendrier d'évaluations ambitieux pour les mois à venir, révélant l'ampleur des défis auxquels fait face la nation caribéenne.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que son 11e cycle d'évaluation de la matrice de suivi des déplacements (DTM) est en cours, avec des résultats attendus début septembre. Cette évaluation, cruciale pour comprendre les mouvements de population dans un pays secoué par l'insécurité, sera accompagnée d'un deuxième cycle de l'indice de stabilité.

Plus préoccupant encore, l'OIM prévoit de mener une évaluation multisectorielle des besoins ciblant non seulement les personnes déplacées internes, mais aussi les familles d'accueil et les communautés hôtes, soulignant l'impact étendu de la crise sur l'ensemble de la population.

Le secteur de la sécurité alimentaire a révélé le lancement imminent d'une enquête nationale de grande envergure fin août et début septembre. Cette étude, menée par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), alimentera la classification intégrée de la phase (IPC), un indicateur international crucial pour évaluer les niveaux de faim et de malnutrition.

"Les enquêtes ménages couvriront de manière représentative les zones rurales et urbaines vulnérables", précise le document, indiquant que les formations des enquêteurs sont déjà en cours.

Particulièrement alarmant, le secteur des violences basées sur le genre (VBG) continue de produire des rapports mensuels réguliers, témoignant de la persistance de cette problématique dans un contexte sécuritaire dégradé où les femmes et les enfants restent particulièrement exposés.

L'organisation REACH, spécialisée dans la recherche humanitaire, a présenté ses activités à venir, notamment le lancement d'un système de surveillance des zones préoccupantes (HSM). Cette initiative innovante couvrira 10 à 20 % des communes de départements spécifiques, avec une attention particulière aux zones où les informations sont limitées ou la situation évolue rapidement.

"Ce système permettra de déterminer si des évaluations ménages, des ciblages ou des distributions humanitaires sont nécessaires", explique le document, révélant une approche plus ciblée et réactive de l'aide humanitaire.

La Grande-Anse a été identifiée comme une région prioritaire, présentant "des poches de vulnérabilité en matière de moyens de subsistance, ainsi que des préoccupations liées à l'eau, l'assainissement et la sécurité alimentaire".

Cette intensification des évaluations intervient dans un contexte où Haïti traverse l'une des pires crises de son histoire moderne, marquée par l'effondrement des institutions, la montée de la violence des gangs et une situation humanitaire catastrophique. Selon les dernières estimations onusiennes, plus de 5,4 millions de Haïtiens ont besoin d'une aide humanitaire.

Les participants à la réunion, représentant diverses agences internationales basées entre Port-au-Prince et Panama, témoignent de l'engagement continu de la communauté internationale malgré les défis sécuritaires considérables.

La prochaine réunion du groupe de travail est prévue pour le 3 septembre, où seront finalisées la planification et la méthodologie de ces initiatives cruciales pour l'avenir humanitaire du pays.

Ces efforts coordonnés représentent un espoir pour les millions d'Haïtiens qui dépendent de l'aide internationale, même si la stabilisation durable du pays nécessitera des solutions politiques que la communauté internationale peine encore à trouver.

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