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Louis Gérald Gilles visite l'ONI et confirme que 6,3 millions de citoyens possèdent leur carte d'identification

Louis Gérald Gilles visite l'ONI et confirme que 6,3 millions de citoyens sur 7,4 millions possèdent leur carte d'identification.

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Le conseiller-président constate les progrès électoraux avec 85% de la population en âge de voter déjà identifiée

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le conseiller-président Louis Gérald Gilles a effectué mardi une visite de travail à l'Office national d'identification (ONI) pour évaluer l'avancement des opérations d'identification et de préparation électorale, révélant que 6,3 millions de citoyens sur 7,4 millions en âge de voter disposent déjà de leur carte d'identification nationale.

Cette statistique, présentée par le directeur général de l'ONI Reynold Guerrier, représente un taux de couverture d'environ 85%, constituant selon le communiqué "une étape majeure vers l'organisation de futurs scrutins". Ce niveau de préparation contraste avec les déclarations antérieures du Premier ministre Fils-Aimé mentionnant 87% de cas de vote identifiés.

La visite intervient dans un contexte où les autorités haïtiennes multiplient les signaux sur leur préparation électorale face aux partenaires internationaux. La semaine dernière, lors de la rencontre avec la délégation des Nations Unies, Fils-Aimé avait évoqué 70% de personnel électoral mobilisé et un financement national de 65 millions de dollars sécurisé.

Gilles a "réaffirmé son soutien au processus électoral, qu'il considère essentiel pour restaurer l'ordre démocratique et la stabilité du pays". Cette déclaration s'inscrit dans la stratégie gouvernementale liant la légitimité future à l'organisation d'élections, argument central dans les discussions sur l'intervention internationale renforcée.

Cependant, cette préparation administrative contraste avec la réalité sécuritaire. Avec environ 90% de Port-au-Prince sous contrôle des gangs selon l'ONU, la faisabilité pratique d'élections nationales reste hautement problématique. L'accès physique aux bureaux de vote, la sécurité des électeurs et du matériel électoral demeurent des défis majeurs non abordés dans ce communiqué.

Le conseiller-président a "pris note des défis auxquels l'ONI reste confronté" sans les détailler, mais ces défis incluent probablement l'accès aux populations déplacées (plus de 1,3 million selon l'ONU) et la mise à jour des registres dans les zones d'insécurité.

L'insistance de Gilles pour que l'ONI "maintienne des objectifs clairs, tant à court qu'à long terme, afin de renforcer la crédibilité du système national d'identification" suggère des préoccupations sur la robustesse du processus face aux critiques potentielles.

Cette visite s'inscrit dans une séquence diplomatique intensive où les autorités haïtiennes cherchent à démontrer leur capacité à organiser des élections pour justifier le soutien international à la transformation de la MMAS en Force de suppression des gangs.

L'écart de 1,1 million entre citoyens identifiés et population électorale totale soulève des questions sur l'accessibilité du processus d'identification, particulièrement pour les populations rurales et déplacées. La capacité de l'ONI à combler cet écart dans l'environnement sécuritaire actuel reste incertaine.

Le timing de cette communication, coïncidant avec les débats au Conseil de sécurité sur la résolution américano-panaméenne, illustre la coordination entre les institutions haïtiennes pour projeter une image de préparation démocratique malgré les contraintes sécuritaires.

Cette préparation technique, bien qu'importante, ne résout pas la question fondamentale de savoir comment organiser des élections crédibles dans un environnement où l'État ne contrôle pas son territoire et où les institutions de sécurité sont défaillantes.


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