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Le MENFP honore 23 enseignants-correcteurs d'examens d'État pour leur dévouement de longue date

Le MENFP honore 23 enseignants-correcteurs d'examens d'État avec des carrières allant jusqu'à 60 ans de service dans l'éducation haïtienne.

Table des matières

Une cérémonie de reconnaissance au Lycée de Pétion-Ville met à l'honneur des carrières allant jusqu'à 60 ans de service

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a organisé vendredi une cérémonie d'hommage pour 23 enseignants-correcteurs et cadres ayant contribué pendant des décennies à la crédibilité des examens du baccalauréat, une initiative qui prend une résonance particulière dans le contexte éducatif difficile que traverse le pays.

La cérémonie, tenue au Lycée national de Pétion-Ville sous la présidence du directeur général Yves Roblin, a été organisée à l'initiative du Collectif des correcteurs de physique de l'Ouest (CCPO) pour reconnaître l'engagement de ces professionnels dans la planification, le déroulement et la publication des résultats des examens d'État.

Parmi les honorés figurent des figures emblématiques de l'enseignement haïtien, notamment Joseph Mathurin Sainvil avec 54 ans de carrière dont 51 comme correcteur en philosophie, René François avec 55 ans de carrière dont 42 comme correcteur en chimie, et Armand Gustave qui totalise 60 ans de carrière à la Direction de l'enseignement secondaire.

Cette reconnaissance intervient dans un contexte où le système éducatif haïtien fait face à des défis considérables. Avec l'insécurité croissante, de nombreuses écoles dans la zone métropolitaine ont été contraintes de fermer ou de fonctionner de manière intermittente, compliquant l'organisation même des examens officiels.

L'inspectrice générale Marie Claire Nadine Henry Joseph a souligné l'importance de cette cérémonie qui exprime "le respect et la considération pour les récipiendaires", tandis que Frantz Jean, adjoint du directeur départemental d'Éducation de l'Ouest, a insisté sur le fait que "chaque heure passée à enseigner, à corriger ou à superviser, contribue directement au progrès de la jeunesse haïtienne".

La diversité disciplinaire des honorés témoigne de l'ampleur du travail de correction : physique (8 récipiendaires), philosophie, chimie, histoire-géographie, langues vivantes, créole, sciences de la vie et de la Terre, mathématiques et économie. S'y ajoutent des cadres du bureau central, de la Direction départementale d'éducation de l'Ouest et de la Direction de l'enseignement secondaire.

Louidor Espazien, éminent professeur de physique avec 32 ans de carrière dont 28 comme correcteur, s'exprimant au nom de ses collègues, a souligné que "être apprécié pour son travail ne peut procurer que de la fierté" tout en soulignant l'engagement de ses collègues "dans le combat pour la réussite de tous les élèves haïtiens".

Cette initiative de reconnaissance contraste avec les difficultés structurelles du secteur éducatif. Selon les dernières données disponibles, de nombreux établissements scolaires ont été affectés par l'insécurité, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince où les gangs contrôlent environ 90% du territoire.

Ricker Sony Adelphin, l'un des instigateurs de l'événement et membre du Comité directeur du CCPO, a exprimé sa gratitude envers les récipiendaires en saluant "les sacrifices consentis par les enseignants-correcteurs et les cadres du bureau central du MENFP pour garantir la crédibilité de la passation des épreuves officielles".

La cérémonie a également rendu hommage à titre posthume à Jean Phael Morisseau, enseignant de langues vivantes, rappelant que certains de ces dévoués serviteurs de l'éducation ne sont plus là pour recevoir la reconnaissance qui leur est due.

Le directeur général Roblin a profité de l'occasion pour encourager les autres Directions départementales d'éducation à organiser des activités de distinction similaires, suggérant une volonté d'institutionnaliser ce type de reconnaissance à l'échelle nationale.

Cette célébration du mérite pédagogique, bien qu'importante pour le moral des enseignants, soulève également des questions sur les conditions dans lesquelles ces professionnels exercent leurs fonctions. Dans un contexte où l'État haïtien peine à assurer le financement régulier du secteur éducatif, ces enseignements correcteurs continuent souvent leur mission malgré des défis logistiques et sécuritaires considérables.

L'hommage rendu à ces 23 personnalités du monde éducatif témoigne de la résilience du système éducatif haïtien et de l'engagement de ses acteurs, même dans l'adversité. Pour un secteur souvent négligé dans les débats publics centrés sur la sécurité, cette reconnaissance constitue un rappel de l'importance fondamentale de l'éducation pour l'avenir du pays.


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