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Le MENFP renforce la réglementation des écoles privées avec de nouveaux permis obligatoires

Le MENFP impose de nouveaux permis obligatoires aux écoles privées dans le cadre de la politique d'accréditation éducative.

Table des matières

Une circulaire impose des permis de fonctionnement et de direction dans le cadre de la politique d'accréditation des établissements privés

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a publié une nouvelle circulaire le 29 août renforçant la réglementation des établissements scolaires privés par l'introduction de permis obligatoires de fonctionnement et de direction pédagogique.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale d'accréditation des écoles privées (PONAEP) et vise à "renforcer la gouvernance du système éducatif haïtien" selon le ministre Augustin Antoine.

La circulaire, applicable à compter du 1er octobre 2025, établit deux types de permis distincts. Les centres préscolaires et établissements scolaires privés devront obtenir un "Permis de fonctionner" d'une durée de trois ans, renouvelable une seule fois, délivré par les Directions départementales d'éducation (DDE) après soumission d'un dossier complet au Système d'information de gestion de l'éducation (SIGE).

Cette réglementation intervient dans un contexte éducatif particulièrement difficile. Selon les dernières données onusiennes, la violence des gangs a interrompu la scolarisation de 243 000 étudiants, et de nombreux établissements ont été attaqués ou contraints de fermer.

À l'issue de la période de trois ans, les écoles devront se soumettre à une évaluation pour obtenir un "Certificat d'accréditation". Celles ayant déjà présenté des candidats aux examens officiels de 9e Année fondamentale ou de Secondaire 4, mais n'ayant pas encore déposé de dossier complet, pourront bénéficier d'un "Permis provisoire" d'un an.

La circulaire introduit également l'obligation pour chaque directeur pédagogique d'être titulaire d'un "Permis de diriger", délivré sur la base de critères relatifs à la qualification académique et à l'expérience professionnelle.

Cette réglementation soulève des questions pratiques dans le contexte actuel. Avec environ 90% de Port-au-Prince sous contrôle des gangs armés, l'accessibilité des bureaux des DDE et la capacité d'inspection des établissements par les autorités éducatives restent problématiques.

Les Directions départementales d'éducation sont chargées d'assurer "la diffusion, le suivi et le contrôle de l'application de la présente circulaire", une mission qui pourrait s'avérer complexe dans les zones d'insécurité.

Le ministère prévoit des sanctions pour tout manquement aux dispositions énoncées, bien que l'application effective de ces mesures disciplinaires puisse varier selon les régions et les conditions sécuritaires locales.

Cette initiative de régulation intervient alors que le secteur éducatif privé joue un rôle crucial en Haïti, suppléant souvent les carences du système public. Cependant, la qualité inégale de certains établissements privés justifie ces mesures de contrôle renforcé.

L'introduction de ces permis pourrait également avoir des implications financières pour les établissements privés, dans un contexte économique déjà difficile où de nombreuses familles peinent à payer les frais de scolarité.

Cette démarche de renforcement de la gouvernance éducative témoigne de la volonté du MENFP de maintenir des standards de qualité malgré la crise, bien que l'efficacité de l'application de ces mesures dépendra largement de l'amélioration des conditions sécuritaires dans le pays.


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