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L'ouragan Melissa fait 23 morts et 13 900 déplacés avec des inondations massives à Petit-Goâve

L'ouragan Melissa fait 23 morts et 13 900 déplacés avec des inondations massives provoquées par 15 rivières en crue.

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La Protection civile maintient l'alerte maximale face à la catégorie 3 qui provoque la crue de 15 rivières et endommage les infrastructures routières

PORT-AU-PRINCE, Haïti — L'ouragan Melissa, désormais de catégorie 3, a causé 23 décès, 17 blessés et 13 disparus selon le bilan du Centre d'opérations d'urgence national du 29 octobre, avec plus de 13 900 personnes déplacées vers 121 abris provisoires dans un contexte où les gangs contrôlent déjà 90% de Port-au-Prince.

La Direction générale de la Protection civile « maintient l'alerte maximale » avec une « vigilance rouge cyclone en vigueur pour les départements de l'Ouest, du Sud, des Nippes et de la Grand'Anse, tandis qu'une vigilance orange cyclone concerne l'Artibonite et le Nord-Ouest ». Cette catastrophe naturelle s'ajoute aux défis sécuritaires existants.

Dans l'Ouest, les crues de la rivière La Digue ont provoqué des inondations à Petit-Goâve entraînant la mort d'au moins 20 personnes, dont dix enfants. Les recherches sont toujours en cours. Dix personnes sont toujours portées disparues. Cette tragédie concentre l'essentiel du bilan humain dans un département déjà fragilisé par l'insécurité.

Quinze rivières sont en crue à travers le pays : dans la Grande Anse (Voldrogue, Grande Anse, Dame Marie et Roseaux), dans les Nippes (les trois rivières de l'Asile, Plaisance du Sud, Aux Saults), dans le Sud-Est (Gosseline), dans le Sud (ravine du sud et rivière de Cavaillon) et dans l'Ouest (Léogâne, Courjolle, La Digue et rivière Grise).

Plus de 13 900 personnes ont regagné les abris provisoires en prévision des fortes précipitations annoncées par l'UHM et après l'alerte diffusée par les structures de Protection civile. Cette mobilisation préventive témoigne des leçons tirées des catastrophes précédentes.

Dans la Grande Anse, la route départementale 72 est endommagée entre Dame-Marie et Anse d'Hainaut. Dans les Nippes, la Route Nationale #2 est actuellement obstruée à hauteur de Saint-Michel du Sud et Demizène en raison de chutes d'arbres. Ces coupures routières compliquent l'acheminement de l'aide humanitaire.

Dix des onze communes du département des Nippes ont subi des inondations, causant des dégâts matériels et des risques pour les populations. À Anse-à-Veau, plusieurs secteurs sont inondés, entraînant l'inondation de plusieurs maisons, et aussi de l'église catholique.

Le secteur agricole a subi des dégâts considérables dans les communes de la Grande Anse. Des bananeraies ont été détruites, tandis que les cultures de pois Congo et d'ignames ont été fortement endommagées, avec des arbres fruitiers également touchés. Ces pertes agricoles aggravent l'insécurité alimentaire documentée par FEWS NET.

Un déficit en eau potable a été signalé, notamment dans les abris de Pestel et des Îles Cayemites. Cette situation sanitaire préoccupante intervient alors que Gabriel Thimothé avait récemment activé le plan de riposte contre la flambée de choléra.

Dix volontaires de la Protection civile et de la Croix Rouge haïtienne sont intervenus mardi soir pour sauver un village précaire de pêcheurs d'anguilles en difficulté, à Anse-à-Veau, département des Nippes. Ces opérations de secours illustrent la mobilisation des équipes malgré les contraintes.

Les Travaux publics ont appuyé la DINEPA pour la distribution de 3 000 gallons d'eau dans quatre abris provisoires de Jérémie, bénéficiant à 1 500 personnes. Cette coordination inter-institutionnelle révèle l'activation des mécanismes d'urgence.

Cette catastrophe naturelle intervient dans un contexte où l'État mène simultanément des programmes sociaux massifs comme les transferts du FAES à 140 000 bénéficiaires et négocie le déploiement de la Force de suppression des gangs, révélant la multiplicité des défis.

L'impact de Melissa sur les infrastructures routières compromet l'acheminement de l'aide dans un contexte où les gangs contrôlent déjà l'essentiel du territoire, créant une double contrainte logistique pour les opérations humanitaires.

Le bilan humain de 23 morts s'ajoute aux victimes de la violence documentées par MSF, illustrant la vulnérabilité extrême d'une population confrontée simultanément aux catastrophes naturelles et à l'insécurité.


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