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La ministre du MCFDF participera aux événements Beijing+30 en marge de la 80e session de l'Assemblée générale
PORT-AU-PRINCE, Haïti — La ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes Pedrica Saint-Jean effectue une mission officielle à New York du 20 au 24 septembre dans le cadre de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, selon un communiqué publié dimanche par le MCFDF.
Cette mission s'inscrit dans la délégation officielle haïtienne qui comprend déjà le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr, dont l'allocution est prévue pour jeudi 25 septembre. La participation de Saint-Jean élargit la représentation gouvernementale aux enjeux de genre et de droits des femmes.
Le communiqué précise que la ministre « représentera officiellement le gouvernement haïtien sur les priorités relatives à l'Agenda 2030 » concernant « la Plateforme d'action de Beijing, des ODD [Objectifs de développement durable] et des recommandations de la CSW69 [Commission de la condition de la femme] ».
Cette mission coïncide avec « la commémoration du trentième anniversaire de Beijing+30, organisée en marge de l'Assemblée générale ». La Plateforme d'action de Beijing, adoptée en 1995, constitue le cadre de référence international pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
Saint-Jean « portera la voix des femmes haïtiennes dans les espaces décisionnels mondiaux, valorisant les avancées nationales en matière d'égalité femmes-hommes ». Cette formulation suggère que le gouvernement haïtien revendique des progrès en matière de genre malgré le contexte de crise.
La référence aux « avancées nationales » fait probablement écho aux récentes initiatives du MCFDF, notamment la mobilisation autour du « Profil Genre en Haïti » et la mention par Saint-Jean de la « publication, dans Le Moniteur, du projet de révision constitutionnelle consacrant enfin le principe de parité ».
Le communiqué indique que la ministre « prendra part à des rencontres stratégiques pour renforcer les partenariats et mobiliser des appuis en faveur de la condition féminine », révélant une dimension de recherche de financement international pour les programmes de genre.
Cette mission intervient dans un contexte particulier pour Haïti. Alors que le pays fait face à une crise sécuritaire majeure avec environ 90% de Port-au-Prince sous contrôle des gangs, la participation aux événements genre de l'ONU témoigne de la volonté gouvernementale de maintenir l'agenda des droits des femmes.
La durée de la mission (20-24 septembre) chevauche avec celle de Saint-Cyr, suggérant une coordination entre les différents volets de la représentation haïtienne à l'Assemblée générale.
L'engagement exprimé pour « un avenir inclusif, où chaque femme et chaque fille peut exercer pleinement ses droits » contraste avec les défis concrets auxquels font face les femmes haïtiennes dans le contexte actuel, notamment les violences sexuelles documentées par les organisations humanitaires dans les zones contrôlées par les gangs.
Cette participation s'inscrit dans la continuité de la diplomatie multilatérale haïtienne, qui utilise les forums internationaux pour maintenir la visibilité du pays et rechercher des soutiens, parallèlement aux négociations sur l'intervention sécuritaire.
La mention de l'Agenda 2030 et des ODD positionne Haïti dans les discussions globales sur le développement durable, malgré les défis internes qui compromettent l'atteinte de ces objectifs.
Cette mission illustre également la stratégie du MCFDF de maintenir sa visibilité internationale malgré les contraintes budgétaires, utilisant les plateformes onusiennes pour valoriser les initiatives nationales en matière de genre.
