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Le secteur sécurité alimentaire atteint 1,9 million de personnes mais ne mobilise que 5% des fonds requis

Le secteur sécurité alimentaire atteint 1,9 million de personnes avec seulement 5% des 425 millions de dollars requis.

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Le tableau de bord HNRP révèle un taux de réalisation de 54% malgré un gap de financement de 404,58 millions de dollars

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le tableau de bord du secteur sécurité alimentaire révèle qu'entre janvier et juillet 2025, les interventions humanitaires ont atteint 1,9 million de personnes, soit 54% des 3,4 millions ciblées dans le plan de réponse humanitaire, malgré un financement de seulement 5% des 425 millions de dollars requis.

L'assistance alimentaire d'urgence (OS1) a touché plus de 1,63 millions de personnes soit 54,3% de la cible (3 M) à travers le bon d'achats/coupons et cash transfert (33%), en nature (66%) comme principale modalité d'intervention et 1% en mixe. Cette prédominance de l'aide en nature révèle les contraintes opérationnelles dans un contexte où les marchés sont largement contrôlés par les gangs.

Le document révèle des disparités géographiques significatives. L'Ouest présente le taux de réalisation le plus faible avec 48% malgré 1,1 million de personnes assistées, reflétant l'ampleur des besoins dans ce département où les gangs contrôlent 90% de Port-au-Prince selon FEWS NET.

Les activités de l'appui à la production agricole et aux moyens d'existence (OS2) ont atteint 334 000 personnes, soit 30,3% de la cible (1,1 M) à travers 76% en espèces/cash ou bon d'achat/coupons et 24% en nature et prestation de services/support. Ce faible taux révèle les difficultés d'intervention dans les zones rurales affectées par l'insécurité.

Le Programme alimentaire mondial domine les interventions avec 1,1 million de personnes assistées pour l'OS1, suivi par MI-Solidarités International (337 000) et Mercy Corps (98 000). Cette concentration sur quelques acteurs majeurs soulève des questions sur la diversification des capacités d'intervention.

Les 312 000 personnes ayant reçu des repas chauds dans les sites illustrent l'ampleur des besoins des déplacés internes, confirmant les 1,3 million de PDIs documentés par l'OIM. Cette population représente un défi logistique majeur pour les organisations humanitaires.

Le gap de financement de 404,58 millions de dollars sur 425 millions requis (95% non financé) révèle la crise de solidarité internationale évoquée dans les récents rapports. Seuls 20,42 millions ont été mobilisés, compromettant la capacité de réponse pour les mois à venir.

La stratégie de ciblage basée sur "la réponse d'urgence aux personnes en IPC3 et plus et aux Personnes Déplacées Internes" correspond aux 5,7 millions de personnes en insécurité alimentaire identifiées par FEWS NET, dont 8 400 en phase IPC 5 (risque de famine).

L'évolution mensuelle montre une progression constante : de 385 000 personnes assistées en janvier à 1 million en juillet pour l'OS1, et de 128 000 à 334 000 pour l'OS2. Cette croissance reflète l'aggravation des besoins documentée par les rapports récents.

Les 46 partenaires incluent 25 organisations internationales, révélant la dépendance aux acteurs externes dans un contexte où les capacités nationales restent limitées. La FAO et le MARNDR n'atteignent respectivement que 77 000 et 4 000 personnes pour l'appui agricole.

Cette performance de 54% de réalisation contraste avec les ambitions affichées dans les discours officiels récents sur la reconstruction et questionne la capacité effective de l'aide humanitaire à répondre aux besoins dans le contexte sécuritaire actuel.


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